Depuis quelques années, les saisons estivales en France ne se déroulent pas sans polémique autour du burkini.

Sur les plages et dans les piscines, cette tenue, qui peut être portée pour des raisons religieuses ou purement personnelles, divise les Français. Certains n’y voient pas d’inconvénients et considèrent que son interdiction est une atteinte à la liberté individuelle, tandis que d’autres estiment que porter un burkini constitue une « atteinte à la laïcité ».

On lui a dit « qu’elle n’a pas le droit de s’habiller comme ça »

À Marseille, sur la plage de Carry-le-Rouet, une jeune Marseillaise de 18 ans, accompagnée notamment de son frère jumeau et de sa mère, descend dans l’eau avec son burkini. Très vite, la police municipale intervient.

« Deux policiers municipaux utilisent un sifflet et disent qu’elle ne peut pas nager », raconte le frère de la nageuse à France 3, précisant qu’ils disaient « qu’elle n’a pas le droit de s’habiller comme ça ». La mère de la nageuse fait pourtant signe à sa fille « de nager quand même ».

Les deux policiers appellent du renfort. Deux autres agents arrivent, suivis peu après par cinq gendarmes. Une foule se forme sur la plage, certains tentent de trouver une solution, d’autres martèlent que le burkini est interdit.

Burkini en France : interdit ou pas ?

Islan, le frère de la nageuse, demande à l’un des policiers municipaux de lui lire l’arrêté municipal qui interdit le burkini. Le policier ne le fait pas. Mais un arrêté, voté en juin 2024, existe bel et bien.

L’arrêté trouve des justifications d’ordre sécuritaire, mais tout le monde sait que la véritable motivation est politique.

La baigneuse de 18 ans et sa famille, ainsi qu’une autre jeune femme qui se baignait en burkini au même moment, ont quitté les lieux après l’arrivée des gendarmes. Ces derniers les auraient menacés de leur payer une contravention s’ils ne quittaient pas la plage.

Il est à noter que le Conseil de l’État a invalidé les mesures prises par les maires visant à interdire les burkinis au niveau des plages et des piscines. Malgré cela, « on assiste chaque année à plusieurs épisodes dans lesquels les maires interdisent le port du burkini pour des motifs qui sont totalement illégaux, mais maintiennent leur interdiction en toute connaissance de cause », dénonce Marion Ogier, avocate et membre du comité national de la Ligue des droits de l’Homme.

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