Le cas de Rahma Ayat, étudiante algérienne en Allemagne, continue d’émouvoir aussi bien en Algérie qu’au sein de sa diaspora à l’étranger. La jeune élève infirmière a été poignardée à mort dans la cage d’escalier de son immeuble à Hanovre.
Ce crime n’a pas livré tous ses secrets. L’enquête de la police allemande est en cours et aucune piste n’est privilégiée selon les médias allemands. Cela dit, beaucoup y voient l’empreinte de l’islamophobie. Un fléau qui menace l’ensemble de la communauté algérienne installée en Allemagne mais aussi dans plusieurs autres pays européens.
Dans un entretien accordé au média Ennahar, Fares Rahmani, député des Algériens de la diaspora, a dévoilé que la dépouille de la défunte arrivera d’abord à Alger (prévu ce dimanche), où elle subira une nouvelle autopsie, avant de poursuivre sa route vers Oran, la ville natale de la jeune Rahma, où elle sera inhumée.
Europe : une islamophobie menaçante
Le député confie que la nouvelle du meurtre de Rahma est perçue comme un « véritable drame » par la diaspora algérienne et la communauté musulmane en Allemagne. Selon lui, ce crime témoigne « de l’augmentation de l’islamophobie à cause du discours de la haine ».
« La diaspora souffre actuellement », poursuit le député qui conseille les Algériens de s’installer dans des quartiers où se concentrent leurs compatriotes ou leurs coreligionnaires et d’éviter à tout prix les quartiers connus pour abriter des « racistes ».
Le député dénonce les discours de haine en Europe « qui ciblent les étrangers en général et les musulmans de manière plus particulière », portant un doigt accusateur contre « certains courants politiques », notamment l’extrême droite qui a le vent en poupe actuellement.
De manière générale, le parlementaire indique que « quoi qu’ils fassent, les musulmans n’arrivent plus à s’intégrer dans les sociétés européennes, et ce, à cause de certaines personnes qui les stigmatisent automatiquement ».
Meurtre de Rahma : un crime islamophobe ?
L’islamophobie est devenue « une grande menace » pour la communauté algérienne installée dans plusieurs pays européens, souligne le parlementaire qui précise qu’une menace plus particulière cible les femmes voilées (comme c’était le cas de Rahma).
Le député estime d’ailleurs que le meurtre de Rahma semble être un prolongement d’une série de crimes racistes et islamophobes. Il rappelle cependant que l’enquête de la police est toujours en cours et que rien n’est encore tranché.
Alors qu’un suspect a été arrêté par la police allemande dans l’affaire du meurtre de Rahma, le parlementaire rappelle que l’une des collègues de la défunte avait indiqué que cette dernière a déjà été menacée par son meurtrier, qui lui reprochait le fait d’être voilée.
Outre les risques d’agression, le député indique que les femmes algériennes qui portent le voile et qui viennent s’installer à l’étranger, sont aussi confrontées à une grande difficulté à trouver du travail.
Le député conseille les Algériens de l’étranger de ne pas rester passifs face aux menaces et de contacter sans attendre les services de police de leur pays d’installation, mais aussi les consulats d’Algérie les plus proches de leur lieu de résidence.
De plus, le parlementaire rappelle que les consulats d’Algérie à l’étranger engagent des avocats pour défendre leurs ressortissants. « L’État est là pour défendre ses ressortissants », a-t-il assuré.
