En juin dernier, les consulats d’Algérie à l’étranger ont reçu le feu vert du ministère des Affaires étrangères pour délivrer des passeports aux sans-papiers algériens. Une mesure qui n’a pas été du goût de tout le monde.

Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, est monté au créneau cette semaine, après avoir « découvert » que plusieurs consulats d’Algérie en France, notamment celui de Toulouse, ont effectivement commencé à délivrer des passeports aux ressortissants algériens établis dans l’Hexagone de manière irrégulière.

Passeports algériens délivrés aux sans-papiers : Retailleau s’inquiète

Les services du ministère de l’Intérieur français estiment que les consulats algériens en France ont délivré « près d’un millier de passeports » à des Algériens en séjour irrégulier en France, rapporte le média français L’Opinion ce mercredi 23 juillet.

Retailleau prévoit aussi, selon L’opinion, de mettre cette affaire de passeports sur la table lors de sa rencontre avec le président Macron, prévue pour ce jeudi 24 juillet. Le ministre compte se plaindre d’un « changement de doctrine » des autorités algériennes concernant la délivrance des passeports.

Le ministre redoute que cette nouvelle mesure permette aux sans-papiers algériens, en situation irrégulière en France, d’entamer des démarches pour le mariage, créer une micro-entreprise ou encore obtenir un certificat de résidence, et ce, grâce à l’accord franco-algérien de 1968, qui donne un statut particulier aux Algériens établis en France, ajoute L’Opinion.

Bruno Retailleau, dans un entretien accordé au Figaro, le 18 juillet dernier, a assuré qu’il « donnera instruction aux préfets de ne pas reconnaître ces documents (passeports délivrés par les consulats algériens aux sans-papiers) ».

La réponse d’Alger

Cette mesure ne vise pourtant qu’à les aider à régulariser leur situation et à effectuer leurs démarches. D’ailleurs, la France n’est pas le seul pays concerné. L’instruction du ministère algérien des Affaires étrangères concerne tous les consulats d’Algérie à l’étranger.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a répondu aux accusations de Bruno de Retailleau, en rappelant notamment qu’il s’agit d’une demande des préfectures française : « Les passeports dont il est question sont délivrés à la demande des préfectures françaises elles-mêmes, comme documents de référence indispensables à l’établissement des titres de séjours »

Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu’il ne s’agit pas de documents biométriques mais de passeports d’urgence.

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