Nouvel acte de discrimination choquant en Europe. Cette fois, c’est en Suisse, à Genève, que les faits se sont déroulés.

Amina, une Genevoise de 30 ans, s’est vu refuser l’entrée d’un restaurant branché situé au cœur de la ville, pour la seule raison qu’elle portait un voile.

La jeune femme qualifie la situation de « raciste » et ne compte pas en rester là. Ce sera à la justice de trancher.

« Comment peut-on discriminer quelqu’un selon sa religion ? »

Le vendredi 11 juillet, Amina et deux amies se rendent au Rooftop42. Réservation effectuée la veille au restaurant chic, tenue élégante pour les filles, tout semble réuni pour une soirée réussie.

Mais c’est sans compter l’agent de sécurité qui leur barre la route à l’entrée du bar. « Tout couvre-chef est interdit dans l’établissement », soutient le vigile, d’après La Tribune de Genève.

Le voile d’Amina est donc incompatible avec le dress-code chic des lieux. Les jeunes femmes appellent directement le bar-restaurant par téléphone, et un employé leur confirme que « ni voile, ni kippa, ni casquette » ne sont acceptés.

« Je me suis sentie humiliée. Au début, je pensais que c’était une blague tellement c’était absurde », confie Amina au média suisse. Et de s’insurger : « Comment peut-on discriminer quelqu’un selon son apparence religieuse, à Genève, en 2025 ? ».

L’affaire prend une ampleur publique

L’incident ne passe pas inaperçu. Amina contacte l’observatoire DIAC contre l’islamophobie, lequel dénonce une discrimination religieuse flagrante.

Meriem Mastour, sa porte-parole de l’observatoire, est formelle : « Le droit suisse protège la liberté religieuse. Il ne peut être limité que lorsqu’un intérêt public prévaut. Or, ce n’est pas le cas ici ».

Le DIAC a d’ailleurs partagé sur Instagram des images de clients du Rooftop42 portant des bonnets, des casquettes et des chapeaux à l’intérieur de l’établissement, ce qui remet en cause la prétendue neutralité de la règle.

« On s’interroge sur la réalité de cette interdiction », déclare Meriem Mastour. D’autant que les langues se délient et que des témoignages similaires émergent.

Les prises de position du gérant de l’établissement font également jaser : dans plusieurs vidéos, il critique ouvertement une « partie de l’immigration qui tente d’imposer l’islam radical » en Suisse. Il évoque même « le grand remplacement », théorie complotiste de l’extrême droite.

« Interdire un voile ou une kippa, c’est du racisme »

L’affaire a été relayée en ligne, et sous la pression médiatique, le Rooftop42 a fini par réagir via son avocat : « Les propriétaires de l’établissement ont pris bonne note de cette polémique… Ils tiennent toutefois à préciser ne jamais avoir adopté de règles discriminatoires quant à l’entrée dans l’établissement. Ils présentent leurs excuses à la personne concernée ».

Mais du côté d’Amina et de l’observatoire DIAC, face à une telle manifestation d’islamophobie, l’heure n’est pas pas à l’indulgence.

« Le Rooftop42 doit présenter des excuses publiques et changer son règlement. Les discriminations doivent cesser partout, également dans les lieux de loisirs et dans le monde de la nuit », martèle l’association sur ses réseaux sociaux.

Amina, elle, ne compte pas se laisser faire : « Je ne fais pas ça pour moi, mais pour toutes les personnes qui subissent ce genre de discriminations ».

Elle soutient qu’« un voile ou une kippa n’ont rien à voir avec une casquette. Les interdire, c’est du racisme ». Elle a même partagé en story sur son compte : « Si vous cherchez un lieu islamophobe et antisémite pour vous ressourcer, sachez que le Rooftop42 est l’endroit idéal ! ».

Le collectif DIAC rappelle que le voile et la kippa ne sont pas « de simples accessoires », mais qu’ils « constituent une expression protégée de la liberté religieuse, reconnue en droit suisse et en droit international ».

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