Arrivé en France en 2018, Ilyès, un ressortissant algérien tétraplégique, tente de régulariser sa situation dans l’Hexagone. Mais face aux refus de sa préfecture, il ne trouve pas d’autres issues que d’entamer une grève de la faim.

Ilyès est devenu tétraplégique après avoir eu un accident de voiture en Algérie. Il décroche ainsi un visa en 2018 afin de recevoir des soins en France où il débarque avec sa maman et sa sœur. La famille habite d’abord chez un oncle, mais celui-ci décède 2020.

OQTF : « C’était comme une claque »

La famille se retrouve ainsi sans toit, mais surtout sans papiers. Ilyès, qui dit avoir subi une dizaine d’opérations depuis son arrivée en France, dévoile au média français Le Dauphiné qu’il s’est retrouvé sous le coup d’une OQTF.

Alors que la famille a demandé à la préfecture de l’Isère des titres de séjour, les services de l’Etat répondent avec une OQTF en 2020. «  C’était comme une claque, ils m’ont même mis sous le coup d’une OQTF », s’étonne Ilyès.

L’OQTF, qui dure trois ans, a pris fin, fait savoir Ilyès, soulignant qu’elle a été confirmée en 2021 et 2022 par le tribunal administratif et la cour administrative d’appel. « Je ne peux pas partir. J’ai besoin de soins que je ne peux pas avoir en Algérie », a-t-il expliqué.

Il justifie le fait de vouloir rester en France par un document datant de 2021, signé par un chirurgien algérien, qui atteste qu’il ne peut pas avoir accès aux soins adéquats en Algérie.

Il entame une grève de faim pour rester en France

Constat que le Collège des médecins de l’Office français de l’immigration (OFII) a contredit à deux reprises, en 2019 et 2020, dans le cadre du traitement d’un dossier de demande de titre de séjour portant la mention « étranger malade ».

Face à ces refus répétés, Ilyés dégaine sa dernière cartouche. Il a entamé une grève de la faim le 1er octobre. Une décision qui peut lui valoir de nombreuses complications, d’autant plus qu’il est sous un traitement antibiotique qu’il a donc a arrêté de prendre.

« Je sais qu’en quelques jours seulement, ça peut très mal aller. Mais ce titre de séjour peut être ma délivrance », a-t-il confié.

Ilyés rappelle qu’il subit en moyenne deux opérations chirurgicales par an en France, et qu’il commence à voir les résultats. « Maintenant, j’arrive à bouger mes bras, mais pas mes doigts ». Ce ressortissant algérien devra subir d’autres chirurgies dans les prochaines années.

« Maintenant, c’est la victoire ou la mort »

Après l’annonce de sa grève de la faim, la préfecture lui propose de relancer son dossier. Il estime cependant que « cela ne veut rien dire » et qu’il va poursuivre sa protestation « jusqu’au bout ».

Il dévoile qu’on lui a aussi proposé de retourner en Algérie pour demander un nouveau visa d’entrée en France. « Mais je n’ai pas de famille là-bas. Ma seule famille, c’est ma mère et ma sœur », a-t-il expliqué.

Ilyés tient beaucoup à avoir un titre de séjour. Ce document va lui permettre de ne pas être expulsé, de poursuivre ses soins en France, mais aussi de travailler, car, malgré son handicap, ce ressortissant algérien veut « apporter ma contribution à la société ».

« Cette grève de la faim, c’est mon dernier recours, car je n’ai plus envie de vivre comme cela. Maintenant, c’est la victoire ou la mort », a-t-il conclu.

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