Malgré sa contribution à la société et l’économie en France, la diaspora algérienne subit encore le racisme et la stigmatisation. Ses membres ne sont pas « reconnus à leur juste valeur », estime Karim Zéribi.

Intervenant ce lundi 20 octobre sur les ondes de la radio algérienne, le fondateur du Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA) a abordé de nombreuses questions liées à la communauté algérienne en France.

Les Algériens de France ne sont pas reconnus à leur juste valeur

En France actuellement, on ne parle d’étranger, des Algériens en particulier, qu’en négatif, en leur faisant porter le chapeau de tous les problèmes du pays, explique l’intervenant, précisant que lorsque l’on « fait preuve et état d’algérophobie en France, je trouve ça insupportable, inacceptable ».

Pour lui, les détracteurs de la communauté algérienne ne parlent jamais avec des chiffres. Or, si l’on se penche justement sur les chiffres, la contribution de la diaspora algérienne est beaucoup plus importante qu’on le pense.

À titre d’exemple, Zéribi cite 15.000 à 16.000 médecins et personnel de santé, plus de 50 % des femmes de ménage sont algériennes, des milliers d’ingénieurs, d’infirmiers, d’artisans et de chefs d’entreprise…

Cela pour dire que le rôle des ressortissants algériens est vital dans les hôpitaux, les transports, les services publics et le BTP en France. « Quand je donne ces chiffres, c’est du sérieux », rétorque l’invité de la radio.

Pourtant, ces Algériens qui contribuent efficacement chaque jour à l’essor de la France ne sont pas reconnus à leur juste valeur, déplore-t-il, tout en dénonçant le double discours français : dépendance économique d’un côté, discours stigmatisant de l’autre.

La diaspora algérienne en France n’est pas structurée politiquement

Au regard des postes que les membres de la diaspora occupent aujourd’hui dans la société française et de « sa force de frappe économique », cette communauté « permet à l’économie de Français de fonctionner », détaille encore le fondateur du CMDA.

« Mais je pense que les Français n’en sont pas toujours conscients. Il faut donc le leur rappeler à chaque fois », dit-il. La raison ? Il estime que la diaspora algérienne en France n’est pas structurée politiquement.

« Nous n’avons pas démontré aux politiques français et aux autorités françaises le poids que nous représentons politiquement », contrairement à d’autres communautés peu nombreuses, « qui pèsent beaucoup plus que nous ».

À ce propos, Karim Zéribi appelle à une organisation politique, économique et médiatique de la communauté algérienne en France dans l’objectif de peser dans le débat français et de changer l’image de l’Algérie.

Par ailleurs, et pour répondre aux discours qui stigmatisent les étrangers en France et à l’extrême droite qui parle du « coût » de l’immigration, il soutient que « l’immigration ne coûte pas à la France, elle lui rapporte ». Et à propos des Algériens, il affirme qu’ils cotisent plus qu’ils ne perçoivent.

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