Véritable fierté nationale, le Dr Faez Amokrane Nait Mohamed brille dans les plus grandes universités du monde. Chercheur dans l’âme, il a fait ses armes à Alger, avant de marquer un exploit scientifique en contribuant à la découverte d’un vaccin universel contre la grippe aux États-Unis.
Il évolue aujourd’hui parmi l’excellence du domaine de l’immunologie au Reagan Institute de Boston, en collaboration avec Harvard et le MIT.
Naissance d’un jeune scientifique passionné par la recherche
Pour Faez Amokrane Nait Mohamed, le début de l’aventure commence en Algérie, à l’Université des sciences et Technologies Houari Boumediene (USTHB) de Bab Ezzouar.
Comme il le relate au micro de la chaîne de télévision Al Hadath Algérie, le Dr Nait Mohamed a toujours nourri l’ambition de devenir un chercheur en sciences, dès son plus jeune âge. C’est ainsi qu’après son baccalauréat, il s’oriente vers la biologie, se spécialise en immunologie et décroche un doctorat.
Le premier grand projet sur lequel il travaille concerne les venins de scorpions et de serpents. « En Algérie, les envenimations sont dangereuses, notamment au Sahara. On a donc essayé de travailler sur la thérapie contre les envenimations et développer des vaccins expérimentaux », révèle-t-il.
Une expérimentation qui a duré quatre ans et durant laquelle il va occuper un poste d’enseignant-chercheur « dans la même faculté » où il a été étudiant.
De Bab Ezzouar à Harvard, une ambition sans frontières
En 2020, alors que la pandémie du Covid-19 bat son plein, le chercheur ressent le besoin d’aller plus loin. « J’ai ressenti le besoin que je pouvais et que je devais donner plus », dit-il. Il lance alors des collaborations avec des chercheurs du monde entier, une initiative qui marque un tournant décisif dans sa carrière.
Le Dr Nait Mohamed travaille d’abord avec un chercheur radio-informaticien de l’université de Caroline du Nord : ils développent des antigènes vaccinaux qu’il teste sur des souris dans son laboratoire à Bab Ezzouar.
Petit à petit, alors que la pandémie se calme, il établit des contacts « aux États-Unis, à Hong Kong et dans d’autres centres scientifiques à travers le monde ». En 2021, Faez Amokrane Nait Mohamed intègre la prestigieuse université Harvard, aux Etats-Unis, où il rejoint l’équipe du Reagan Institute, basé à Boston.
« C’est l’un des plus grands centres de recherche en immunologie et maladies infectieuses au monde», précise-t-il, ajoutant que l’institut collabore également avec le MIT (Massachusetts Institute of Technology).
Une avancée majeure contre la grippe
Au sein du Reagan Institute, le chercheur algérien se concentre sur le développement d’un vaccin universel contre la grippe, un défi médical majeur qu’il relève avec une équipe de scientifiques.
« Nous avons déjà terminé un grand projet sur ce vaccin, et dans quelques années, il passera en phase d’essais cliniques », dévoile-t-il à la caméra, fier de faire partie de cette percée scientifique.
Ce vaccin, s’il est abouti, pourrait offrir une protection durable contre la grippe, ce qui mettrait fin aux vaccinations annuelles. Il pourrait également aider à réduire le nombre de décès dûs aux variations et à la virulence de la grippe.
L’université algérienne pourrait être « au même niveau que Harvard et le MIT »
En dépit de son succès étasunien, le Dr Nait Mohamed n’a pas coupé les liens avec son pays. Il contribue aujourd’hui à former et encadrer des étudiants algériens via la communauté « Algerian Scholars and Compétences Abroad », une équipe de scientifiques multidisciplinaires qui regroupe des chercheurs algériens dans le monde entier.
« Nous essayons d’éveiller une petite lumière dans l’esprit des étudiants algériens et de leur montrer que c’est possible. Nous les encourageons à poursuivre des collaborations scientifiques et les aidons du mieux que nous pouvons », explique-t-il.
Tout à ses révélations, il insiste aussi sur un point important : les moyens scientifiques dans les institutions algériennes. Selon lui, « si on avait en Algérie les mêmes conditions de recherche, les mêmes équipements et la même facilité d’accès aux réactifs que Harvard ou le MIT, on pourrait être au même niveau qu’eux ».
Son message aux jeunes étudiants algériens est clair : avec du travail et de la persévérance, rien n’est impossible. Son ascension est la preuve que le talent algérien peut faire avancer la science et briller à l’international.