Chaque jour ou presque, des médias français rapportent des cas d’étrangers qui se retrouvent du jour au lendemain en situation irrégulière en France. On ne parle pas de sans-papiers qui n’arrivent pas à obtenir un titre de séjour, mais bien d’étrangers qui étaient en situation régulière, depuis de longues années pour certains, et qui se retrouvent du jour au lendemain privés de leur carte de résidence.
Dans son édition du jeudi 10 juillet, le journal Libération revient sur les blocages auxquels sont confrontés les demandeurs de titres de séjour en France. Certains reçoivent une OQTF (obligation de quitter le territoire français) alors qu’ils ont un dossier solide et un emploi stable, voire indispensable.
Comme cette Marocaine, chirurgienne dans un hôpital de la banlieue parisienne, qui a reçu une OQTF après avoir formulé une demande de renouvellement de son titre de séjour. Elle est pourtant mariée en France et maman de deux enfants.
Son titre de séjour expiré, elle ne peut plus rentrer en Algérie
Le journal français raconte aussi le cas d’Asma, une Algérienne arrivée en France à la fin des années 1970. Elle a toujours eu ses papiers en règle. En février dernier, elle a introduit une demande de renouvellement de carte de résidence à la préfecture. Depuis, elle attend.
« Je ne comprends pas », dit-elle au journaliste de Libération. Son titre de séjour étant périmé, elle ne peut plus voyager. « Je ne sais pas quoi faire pour trouver une solution. Mes enfants me disent de ne pas m’inquiéter parce que je ne suis pas la seule dans cette situation, mais ce n’est pas facile », explique-t-elle, impuissante.
Asma n’est pas un cas isolé ou unique. Comme des milliers d’étrangers en France, elle est victime de la nouvelle politique migratoire menée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, souligne Libération. « La galère touche tous les étrangers qui se pointent à un guichet – en situation régulière ou irrégulière », résume le journal français.
Emmanuel Macron interpellé
Depuis le début de l’année, le durcissement est palpable, dans toutes les préfectures. La semaine dernière, 60 élus et personnalités français ont écrit au président Emmanuel Macron pour lui demander d’intervenir.
« Nous en appelons solennellement à la plus haute autorité de l’État. À vous. Pour qu’aucune femme, aucun homme, aucun enfant ne soient traités comme un dossier de trop. Pour que l’administration retrouve sa mission de service, et non d’obstacle », ont-ils écrit.