Chaque été, ce sont les mêmes scènes de chaos sur les plages au Maroc, comme une mauvaise habitude : locations informelles et installations illégales gâchent le paysage et les vacances.

En dépit des interventions des autorités locales, certaines pratiques « anarchiques » subsistent sur les plages du royaume.

Cette année encore, les touristes locaux et étrangers au Maroc ont droit au même scénario dans les villes balnéaires : des plages partiellement ou totalement privatisées, des parasols qui prennent la place sur les rivages, et des transats imposés à des tarifs non réglementés et trop élevés.

Comme le résume le média local Consonews, ce « phénomène devenu presque routinier revient entacher les vacances de milliers de Marocains : l’occupation illégale du domaine public maritime ».

Exercées en dehors du cadre légal, ces pratiques s’accompagnent de paiements exigés sans reçu, voire de menaces envers les vacanciers qui refusent de louer le matériel imposé.

Les autorités tentent, tant bien que mal, de reprendre le contrôle des plages. À M’diq par exemple, la plage de Restinga a connu une récente intervention, au grand plaisir des estivants. « De nombreuses installations permanentes ont été démantelées », rapporte H24Info.

Dans des spots plus populaires, comme Casablanca, une convention encadre désormais l’occupation partielle des plages. Ahmed Afilal, vice-président du conseil communal, explique :

« Sur les plages de Casablanca, nous disposons d’un cahier des charges clair. Une convention de trois ans a été signée avec une société chargée de la location de parasols, et nous entamons actuellement la troisième et dernière année de ce contrat ».

Seuls 20 % de la superficie totale de chaque plage de Casablanca peuvent être réservés à l’installation de parasols, tandis que 80 % de la plage doivent être gratuitement accessibles au public.

Une « anarchie » qui nuit à l’image de la destination

Si cette initiative est efficace, elle reste localisée et peine à s’étendre à l’échelle nationale, à tel point que les médias locaux décrivent une « anarchie » sur les plages.

Selon Consonews, jusqu’à 1.000 autorisations sont délivrées chaque année pour légaliser l’occupation du domaine public maritime de mi-juin à mi-septembre.

Il s’agit néanmoins d’un dispositif qui manque encore de transparence et qui, concrètement, ne résout rien, étant donné que ceux qui détiennent une autorisation officielle ne versent à la commune que l’équivalent de 4 dirhams par mètre carré.

Dans les faits, trop de plages sont encore exploitées sans autorisations, avec des constructions semi-permanentes illégales et une impunité totale.

La situation affecte aujourd’hui tant les usagers locaux que les touristes étrangers. Elle entache même l’image du Maroc en tant que destination touristique balnéaire.

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