Partis en France en quête d’une vie meilleure, des médecins algériens se retrouvent condamnés à vivre avec de très faibles revenus par rapport à leurs qualifications.

Comme si les salaires bas et les horaires de travail interminables n’étaient pas assez, des médecins algériens travaillant en France en tant que PADHUE (Praticiens à Diplôme Hors Union Européenne), sont aussi sommés de rembourser une partie de revenus qui leur ont été versés, rapportent des médias français dont Le Parisien.

Cela se passe au Grand Hôpital de l’Est francilien (GHEF), qui regroupe quatre différents établissements, à savoir ceux de Marne-la-Vallée, Meaux, Coulommiers et Jouarre. Ces hôpitaux ont recruté au fil des années de nombreux PADHUE afin de pallier le manque d’effectif.

On leur suspend la prime et leur demande de la rembourser

Pour attirer ces PADHUE, dont de nombreux Algériens, le GHEF a longtemps proposé une « prime différentielle ». Mais après l’installation d’une nouvelle direction fin 2024, Il y a eu un grand chamboulement : les PADHUE sont informés que leur prime n’avait « aucune base légale » et qu’elle ne leur sera plus versée.

Déjà mal payés, les médecins algériens (et autres PADHUE) exerçant au sein de cet hôpital ont vu leur salaire significativement baisser et donc leur qualité de vie. Ce n’est cependant pas le cas de leurs horaires de travail, vu que la direction ne se gêne pas de leur imposer des heures supplémentaires, sans pour autant les payer plus.

Mais ce n’est pas tout, car fin mars dernier, un deuxième coup de massue tombe sur la tête de ces médecins étrangers travaillant en France. La nouvelle direction leur demande de rembourser le montant de la prime reçu sur les deux dernières années, fait savoir un article du Parisien.

Déjà que la suppression du versement de la prime, qui constituait souvent la moitié, voire les deux tiers des salaires des PADHUE, était une catastrophe, la demande de remboursement les a plongés dans une véritable inquiétude.

Des médecins payés moins que les femmes de ménage

« On se retrouve avec des médecins désormais payés 1 100 euros net, soit moins que les femmes de ménage, avec une dette de 34 000 euros à rembourser. C’est ubuesque », dénonce la CGT. 

La direction ne l’entend cependant pas de cette oreille et assure qu’elle ne fait qu’appliquer la loi en répondant à une demande du Trésor public qui lui réclame 2,7 millions d’euros.

Les médecins impactés par cette mesure jugée « inacceptable » ont fini par faire appel à des avocats. Me Delphine Kriszch assure d’ailleurs qu’il est « impensable » de voir la direction faire porter aux PADHUE la responsabilité de ses propres échecs.

De toute manière, avec un salaire à peine au-dessus des 1500 €, on voit mal ces pauvres médecins rembourser une dette qui peut aller jusqu’à 50.000, voire plus. 

C’est le cas d’une praticienne marocaine, redevable de 60.000 €, qui regrette d’avoir quitté le Maroc pour un salaire de 1 500 euros ou 2 000 euros. « C’est ce que je serais payée si j’étais restée au Maroc », a-t-elle lâché.

 

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