Depuis quelques jours, Khadija Aoudia, avocate française d’origine algérienne, subit un déferlement inédit d’insultes et de menaces. Son tort ? Représenter des associations qui ont porté plainte contre le sulfureux ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau.

L’affaire prend une telle ampleur qu’elle fait polémique : elle expose une France où la haine des minorités devient décomplexée.

Une avocate victime de racisme à cause d’une plainte contre Retailleau

Depuis le 8 août 2025, les réseaux sociaux connaissent un torrent de haine contre Maître Khadija Aoudia, avocate au barreau de Nîmes et ancienne bâtonnière.

À coups de « dehors la blédarde », « qu’elle aille en Algérie faire son métier », « qu’elle mette son sac-poubelle sur le crâne puis hop dans le premier avion direction Alger », les attaques visent son origine, sa religion et son genre, rapporte France 3 Occitanie.

Tout est parti d’une plainte déposée auprès de la Cour de Justice de la République par trois associations de défense des droits de l’Homme, représentées par Me Aoudia.

Ces associations accusent le ministre Bruno Retailleau, connu pour ses déclarations controversées, de « discrimination » et de « provocation à la haine » contre la communauté musulmane de France.

Dans le dossier de plainte, des propos islamophobes publics du ministre sont cités, comme « L’immigration n’est pas une chance pour la France » en septembre 2026, « Le voile est un signe d’apartheid » en février 2025, ou encore « À bas le voile » en mars 2025.

« Les propos du ministre sans transgressifs, ils sont en violation de la Constitution, alors même qu’il en est le gardien. Cela a des conséquences extrêmement graves sur la société », dénonce l’avocate franco-algérienne, citée par France 3.

Les insultes dont elle est la cible visent autant la femme que la professionnelle du droit. Elle reconnaît d’ailleurs qu’elle traverse une épreuve inédite dans sa longue carrière : « J’ai le sentiment de cristalliser les haines, en tant que femme et en raison du prénom que je porte ».

« C’est une honte pour la France et pour le peuple français »

De son côté, Michaël Bastien, président de la Ligue de défense des valeurs républicaines et plaignant aux côtés de Khadija Aoudia, estime que ces messages de haine sont « symptomatiques de la réalité » et reflètent « un climat délétère » nourri par des personnalités controversées comme Retailleau.

Les attaques racistes et islamophobes prennent une telle ampleur que plusieurs syndicats et ordres d’avocats du sud de la France expriment leur solidarité à Me Aoudia.

D’après France 3 Occitanie, la plainte des associations a peu de chance d’aboutir devant la Cour de Justice de la République. Quant à Khadija Aoudia, en dépit des menaces qui la visent, elle entend bien aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme.

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