Yacine, un jeune d’origine algérienne en situation irrégulière en France, n’a pas hésité une seconde à plonger dans la Seine à Paris, pour sauver la vie d’un autre homme qui venait de chuter dans le fleuve.

L’incident est survenu vendredi 17 octobre à 19 h 36, alors que le ressortissant algérien de 29 ans se promenait au bord de la Seine, sur la voie Georges Pompidou, en compagnie de son ami, Nassim.

« Là, je n’ai pas hésité »

Les deux amis se prenaient en photo, lorsqu’ils aperçoivent à une vingtaine de mètres un homme, qui était assis sur la barrière qui sépare l’eau de la voie, chuter dans le fleuve parisien, selon le récit des évènements rapporté ce lundi par le journal Le Parisien.

L’individu a subitement perdu connaissance et est tombé à la renverse et dans la Seine. Poussé par le devoir moral, le jeune algérien n’a pas eu le temps de réfléchir ou d’appeler à l’aide pour plonger dans l’eau et porter secours à la victime.

« Là, je n’ai pas hésité », a-t-il témoigné auprès du même média, expliquant avoir descendu quatre à quatre l’échelle qui permet de descendre au niveau de la Seine, à proximité immédiate de l’endroit où a chuté la victime.

Ce qui est étonnant, c’est que Yacine est hydrophobe. Mais la déstresse de l’individu tombé dans l’eau l’a poussé à affronter inconsciemment sa peur de l’eau. « J’ai essayé de le rattraper. Pendant sept, huit minutes, j’ai eu du mal à le contenir parce que c’est un mec costaud », se souvient le jeune algérien.

« J’espère que ça peut montrer que nous, les sans-papiers, on est des personnes bien »

À ce moment, un autre individu plonge également dans l’eau pour l’aider. Son ami Nassim, témoin de la scène, se souvient avoir entendu Yacine lui demander d’appeler les secours, en criant à vive voix. Il lui aura fallu porter l’homme sur son dos pendant plus d’un quart d’heure avant l’arrivée des pompiers.

Épuisé, Yacine a été secouru tout comme la première victime par une embarcation des secours. Avec le recul, Yacine indique qu’il a la phobie de l’eau depuis son enfance. « Mais là, je n’y ai même pas pensé. C’était soit on part ensemble, soit on revient ensemble ».

Son acte héroïque lui pourtant a laissé des traces : choc, fièvre, mal aux bras qui présentent des plaques bleues et une admission aux urgences de l’hôpital Cochin, car il a bu un peu d’eau de la Seine. Mais il ne regrette rien.

« J’espère que ça peut montrer que nous, les sans-papiers, on est des personnes bien », dit-il, rappelant que son statut en séjour irrégulier en France ne change rien à sa personnalité ni à son humanité. 

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