Après l’annonce de l’augmentation de l’allocation touristique dimanche 8 décembre, les voyageurs algériens attendent avec impatience la publication du décret d’application du nouveau montant. En attendant, voici les conditions actuelles de l’attribution de ce droit de change au taux officiel.
Le gouvernement algérien a décidé de porter l’allocation touristique à 750 euros par voyageur algérien majeur et à 300 euros par voyageur algérien mineur. Ces nouveaux montants entreront en vigueur à compter de janvier 2025.
Le décret exécutif fixant les modalités d’obtention de cette allocation sera publié prochainement. En attendant ce règlement, l’augmentation tant attendue de l’allocation touristique fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux.
Voici les conditions actuelles de l’octroi de l’allocation touristique en Algérie
Les spéculations vont aussi bon train concernant les modalités d’application du nouveau montant. Et vu qu’il s’agit d’un montant très élevé, l’on s’attend à ce que ces modalités soient très strictes, faisant en sorte que le nouveau montant ne soit accordé qu’aux véritables voyageurs à l’étranger.
En attendant la publication du décret exécutif, faisons un rappel sur les conditions actuelles de l’attribution du droit de change au profit des nationaux résidents uniquement.
Rappelons d’abord que le montant annuel du droit de change était fixé à la contre-valeur en devises de 15.000 dinars par année civile (soit environ 107 € au taux de change actuel).
L’article 2 de l’instruction du 28 août 1997 de la Banque d’Algérie (BA) relatif à l’allocation touristique indique que ce montant « n’est pas cumulable d’une année sur l’autre ». Le montant était délivré par tout guichet de banque ou d’établissement financier sur présentation des documents justificatifs suivant :
Une fiche d’information dûment remplie délivrée par le guichet de banque ou d’établissement financier, le passeport en cours de validité du demandeur et un titre de voyage en cours de validité du demandeur.
Ces conditions seront-elles maintenues, ou au contraire, durcies dans le nouveau règlement ?
« Pour les voyageurs utilisant un moyen de transport individuel, le titre de voyage est remplacé par une assurance internationale automobile », peut-on lire dans l’article 4 de l’instruction de la Banque d’Algérie.
Des internautes algériens parlent en effet déjà de possibilités de détournement par les voyageurs vers la Tunisie d’une partie de ce montant accordé annuellement vers le marché parallèle des devises. Les autorités financières algériennes ne vont certainement pas négliger ce point.
La question qui suscite des interrogations est de savoir si ces conditions seront maintenues, ou seront durcies, vu notamment l’importance du nouveau montant de l’allocation touristique par rapport à l’actuel qui n’a pas été révisé depuis 1997.
Comparatif avec la réglementation de l’allocation touristique en Tunisie
À titre de comparaison avec la Tunisie par exemple, les modalités de délivrance de l’allocation touristique sont beaucoup plus strictes que celles appliquées actuellement en Algérie, car le montant est beaucoup plus élevé.
Le montant de l’allocation touristique est en effet fixé à la somme 6.000 dinars tunisiens par année civile, soit un peu plus 1.800 € au taux de change actuel. De plus, les voyageurs qui peuvent justifier des besoins excédants peuvent déposer des demandes pour l’obtention de montants complémentaires.
Tout bénéficiaire d’une allocation touristique qui n’a pas voyagé à l’étranger doit la rétrocéder, indique la réglementation de la banque tunisienne. Toutefois, il peut prétendre à son octroi de nouveau pour un voyage ultérieur s’il justifie de sa rétrocession dans un délai de 15 jours.
Au cas où le voyageur n’a pas utilisé intégralement les devises allouées, « le reliquat rapatrié peut lui être à nouveau attribué pour d’autres voyages s’il a été rétrocédé dans un délai maximum de sept jours ».
Dans d’autres conditions, les Tunisiens souhaitant prétendre à l’allocation touristique doivent souscrire une déclaration sur l’honneur portant les mêmes indications que celles figurant sur leurs passeports.
Il s’agit seulement de quelques règles, mais cela donne une idée globale sur les conditions de délivrance d’une allocation touristique à un montant très élevé. Le nouveau règlement de la Banque d’Algérie sera donc certainement aussi strict, voire plus.