Cela fait plusieurs années que les musulmans sont accusés par une partie de la classe politique avec une grande facilité d’être responsables de presque tous les problèmes de la France.

Le discours extrémiste et ouvertement raciste s’est banalisé chez une grande partie de la classe politique et médiatique française.

Dans une intervention très forte à l’Assemblée, le député de La France Insoumise (LFI) Sébastien Delogu a listé tous les maux que la droite et l’extrême-droite mettent sur le dos des musulmans, oubliant de s’occuper des vrais problèmes des Français.

« Pour vous, le seul problème de la France est l’Islam et les musulmans », a-t-il résumé.

Alors que la République est censée appartenir à tous les Français « indépendamment de leur religion, leur couleur de peau et leur origine » et qu’elle a pour ambition de « traiter ses enfants avec égalité », car elle est « laïque et respecte toutes les croyances », hélas, elle ne garantit pas l’égalité pour les Français musulmans, a dénoncé le député Sébastien Delogu.

Voile, pénuries d’œufs, punaises de lit… : la longue liste des reproches faits aux musulmans en France

Il est vrai que chaque jour, une nouvelle polémique vient un « peu plus humilier » les musulmans de France, « jusqu’au plus haut sommet de l’État », a-t-il dénoncé.

« Lundi, les musulmans sont responsables d’une pénurie d’œufs », « mardi, ils propagent les punaises de lit dans les transports en commun », « mercredi, les femmes portant le voile menacent la République », « jeudi les cours d’arabe servent à former des générations d’islamistes », « vendredi, Manuel Valls prétend que l’antisémitisme vient essentiellement et historiquement du monde musulman », a listé Delogu.

Sur ce point, le parlementaire d’origine algérienne a asséné une vérité historique pas facile à entendre pour le courant extrémiste. « Ce n’est pourtant pas », a-t-il poursuivi, « le cas de mon grand-père né à Oran. Il était trop occupé à libérer la France à Monte Cassino pendant qu’une partie de la classe politique, qui ressemble étrangement à celle qui est sur ces bancs, sombrait dans la collaboration » avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Pour Sébastien Delogu, il n’y a plus de différence aujourd’hui entre « le Conseil des ministres et le plateau de BFMTV ou CNews », tant ce sont « les mêmes mots, les mêmes amalgames, que l’on trouve dans la bouche des ministres français bollorisés et les chiens de garde médiatiques, les Pascal Praud, Hanouna… ».

Et de dresser une autre liste, cette fois de difficultés qui se posent aux Français et desquelles le même courant détourne le regard pour se focaliser sur l’Islam et les musulmans : « Le Français ne peut pas se nourrir ? Vous parlez d’Islam. Le Français n’arrive pas à se chauffer ? Vous parlez d’Islam. Les Français n’arrivent pas à se loger ou à payer leur loyer ? Vous parlez d’Islam. Les Français n’arrivent plus à vivre de leur travail et sont à découvert ? Vous parlez d’Islam. »

« Et pendant que vous faites durer ce cirque raciste, vous ne vous occupez pas des vrais problèmes des Français », a conclu Sébastien Delogu.

France : Aphatie accuse l’extrême-droite de chercher à interdire l’Islam

Dans une analyse pertinente sur le plateau de l’émission « Quotidien » sur TMC, le journaliste anticolonialiste Jean-Michel Aphatie a démontré que la démarche actuelle de la droite et de l’extrême-droite s’apparente à une volonté d’interdire carrément l’Islam en France.

Citant des propos du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et du président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella, Aphatie a fait remarquer que leur volonté est d’interdire les signes religieux non seulement aux fonctionnaires, mais à tous les usagers du service public. Il a aussi noté qu’on parle toujours du voile et pas des autres signes religieux comme la kippa ou la croix.

« On ne prend même plus aucune précaution oratoire (…) et petit à petit, toute cette frange de la classe politique qui a de l’audience glisse vers la position occupée de manière marginale et solitaire par Éric Zemmour » qui a dit un jour que les musulmans doivent choisir « entre l’Islam et la République ». « Ce qui revient, selon Aphatie, au projet un peu dingue d’interdire une religion. On n’en est pas loin, là ».

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