À 30 ans à peine, l’artiste franco-algérienne Nesrine Salem décroche le prestigieux Prix Occitanie-Médicis 2025 à l’issue de la 8ᵉ édition tenue ce jeudi 3 juillet.
Elle s’envolera cet automne pour l’iconique Villa Médicis, à Rome, où elle pourra donner vie à un projet mêlant poésie contemporaine, mémoire et rites funéraires antiques.
Nesrine Salem, une artiste franco-algérienne récompensée
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Autrice, plasticienne, vidéaste et désormais lauréate du Prix Occitanie Médicis, Nesrine Salem rejoindra la Villa Médicis, résidence exceptionnelle à Rome, pour y séjourner d’octobre à décembre.
Sélectionnée parmi près de 60 artistes et 7 finalistes, elle a séduit le jury avec « 7or », soit « libre » en dialecte algérien, un projet poétique singulier dans lequel elle aborde le deuil à travers le prisme de la Rome Antique.
En récompense, ses 3 mois de résidence à la Villa Médicis sont pris en charge par la Région Occitanie. Elle bénéficiera également d’une bourse de 10.500 €, et pourra présenter son travail dans le cadre d’une exposition au Centre Régional d’Art Contemporain (CRAC) de Sète, à l’automne 2026, rapporte le journal L’Opinion Indépendante.
Une reconnaissance forte pour une artiste profondément engagée. Avec « 7or », Nesrine Salem aborde le deuil, la mémoire, et la façon dont les corps diasporiques traversent les frontières visibles et invisibles.
Et si le projet puise dans les symboles de la Rome antique, c’est bien dans ses racines algériennes qu’on la reconnaît.
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Née en France, l’artiste revendique une identité diasporique marquée par ses origines algériennes. Même une flaque de pétrole devient une métaphore pour parler de sa patrie mère.
« Le pétrole est la chose qui quitte le sol algérien le plus facilement… Cette flaque me représente du coup, j’ai eu le privilège aléatoire d’atterrir ici », confiait-elle au magazine Slash Paris en 2023.
Formée aux Beaux-Arts de Montpellier, Nesrine Salem n’hésite pas à faire parler son héritage algérien, comme dans ce vers co-écrit avec Fanny Souade Sow :
« L’amour, c’est continuer à célébrer ma culture et ses traditions même si l’occident continue à nous faire passer pour des sauvages ».