Jeune, ambitieuse et déterminée, Nessrine Serdouk, 29 ans, est une jeune entrepreneure franco-algérienne qui vient de lancer une application de VTC en Algérie. iRcab a la particularité de fonctionner sans connexion Internet.
Forte de son expertise et de ses connaissances en finances, elle a également investi dans le secteur immobilier en Algérie.
Investir en Algérie est un « choix stratégique »
Nessrine Serdouk a quitté l’Algérie pour poursuivre ses études supérieures à Paris, en France. Elle obtient un Bachelor en finance à l’INSEEC (Institut des Hautes Etudes Economiques et Commerciales), puis un Master en finance de l’entreprise entre Paris et Londres avec la même école française.
Dès la fin de son Master, elle a entamé sa carrière professionnelle dans le secteur de l’immobilier à Paris, ce qui lui a permis d’acquérir une expérience dans le domaine.
Après avoir occupé pendant quelques années le poste de Responsable de commercialisation des logements neufs, Nessrine gère aujourd’hui les affaires internationales de l’immobilier de la même boîte, qui se développent à Saly, au Sénégal et à Abidjan, en Côte d’Ivoire, avec de potentiels projets en Algérie.
« Grâce à mon rôle d’aujourd’hui, j’ai obtenu une expérience en Afrique avec une expertise immobilière française, ce qui m’a permis de découvrir le potentiel de l’Afrique en général, mais aussi celui de l’Algérie », souligne la jeune femme dans un entretien à Diasporasdz.
D’après elle, investir dans de potentiels futurs projets immobiliers en Algérie est plus un choix stratégique qu’un choix du cœur, et ce, en raison des opportunités offertes par le marché algérien qui est en pleine expansion.
iRcab : un produit algérien conçu par des talents algériens
Plus jeune, et alors qu’elle venait tout juste de finir ses études, Nessrine consacrait ses week-ends à développer une application de VTC, iRcab, avec une équipe qu’elle a montée en Algérie pour pouvoir créer « un produit 100 % algérien ».
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En réalité, après une collaboration d’un an avec des développeurs indiens qui ne lui ont rien apporté, la Franco-Algérienne a décidé de travailler avec des talents algériens, chose qu’elle ne regrette pas.
« Ils ne sont peut-être pas les meilleurs au monde, mais ils sont très forts ! En travaillant avec eux, j’essaie de combiner l’identité algérienne avec une expertise moderne », affirme-t-elle.
Insistant sur le fait de vouloir inclure l’identité algérienne dans son projet immobilier, Nessrine a choisi intentionnellement le jeu de mot iRcab pour son application, qui signifie « montez » en arabe, avec le « cab » qui signifie « taxi » en anglais.
« Avec cette appli, on n’est pas venus pour faire le même modèle qui existe déjà partout, comme Uber ou les autres applis algériennes. Ce qu’on voulait faire, c’était apporter une autre solution, et c’est ça le but d’une start-up », nous dit-elle, précisant qu’iRcab est l’une des premières à avoir obtenu le label start-up en Algérie.
Nessrine Serdouk a bien compris qu’il y avait encore des difficultés d’accès à Internet dans certaines régions de l’Algérie. Au quotidien, cela rend l’utilisation des services en ligne difficile.
C’est ainsi que pour contourner cette problématique, elle a pensé à une application qui ne nécessite pas de connexion Internet pour fonctionner, une idée qui a germé lors d’une mission au Sénégal.
Elle détaille : « J’ai créé iRacb en 2021. On l’a développée en 2022 et on a fait le lancement digital en 2023. Notre but est de faciliter le transport et d’avoir une valeur ajoutée, même s’il y a beaucoup de concurrents ».
La jeune entrepreneure et son équipe sont en collaboration avec des partenaires locaux qui ont déjà lancé leurs start-ups pour développer l’appli de VTC.
Investir en Algérie : le message de Nessrine Serdouk à la diaspora algérienne
Sur la base de son expérience, Nessrine Serdouk lance un message à la diaspora de France, un conseil qu’elle adresse aux jeunes qui hésitent à lancer un business en Algérie :
« Être résidant ou travailler en France n’exclut pas de lancer un projet en Algérie. On ne peut pas tout lâcher en Algérie et se concentrer sur ce qu’on fait en France. Il faut s’organiser pour faire les deux. De plus, c’est un devoir de développer l’économie de notre pays ».
Pour notre interlocutrice, le secteur immobilier joue un rôle clé dans le développement économique. De plus, le marché immobilier algérien est en pleine expansion. C’est donc une aubaine tant pour les locaux que pour ceux qui vivent à l’étranger.
« Les Algériens de France et d’ailleurs viennent beaucoup plus souvent qu’avant pour chercher des opportunités immobilières. Même si l’Algérie n’est pas un pays touristique, la diaspora peut faire développer ce secteur, parce qu’il y a une forte demande qui peut contribuer au développement économique du pays », analyse Nessrine.
Elle nous confie également avoir investi dans l’immobilier en Algérie dans le but de créer une plateforme moderne qui fera office de « vitrine immobilière » pour les Algériens, locaux et de l’étranger.
Plus personnellement, la jeune entrepreneure n’exclut pas de s’installer en Algérie dans le futur. Liée professionnellement à l’Afrique et intimement à son pays d’origine, elle se verrait bien lancer d’autres projets immobiliers : « Comme je le dis souvent, peu importe où l’on habite, ce qui compte, c’est d’avoir des projets innovants qui développeront le pays ».