En France, l’année écoulée a posé de sérieuses difficultés au marché du Halal, lequel a subi une baisse de ses ventes due à l’inflation.

Il semble cependant connaître un retour à la croissance : la demande repart à la hausse et relance le dynamisme du secteur.

Après une période difficile, le marché Halal est en pleine relance

Entre l’été 2023 et l’été 2024, les ventes de produits Halal en France ont connu une importante contraction économique. Une baisse des ventes attribuée à l’inflation et son impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs, d’après la revue spécialisée LSA.

« Les fortes inflations sur les matières premières, à savoir la viande de bœuf et de volaille, ont entraîné une augmentation des prix de vente en magasin pour une population dont le pouvoir d’achat est plus faible que celui du ménage français moyen », explique Éric Fauchon, PDG d’Isla Délice, le leader du Halal en grande distribution.

Ladite « population » mentionnée est en fait la communauté musulmane, principal consommateur du Halal et qui peine parfois à s’en procurer.

Depuis l’été 2024, il semble que le marché du Halal rebondit, notamment les produits de charcuterie. D’après Éric Fauchon, « les consommateurs ont certainement pris l’habitude des prix pratiqués en magasin. Mais dans le même temps, avec la baisse de l’inflation, ils ont retrouvé du pouvoir d’achat ».

Le retour à la croissance concerne particulièrement les produits frais du quotidien qui sont très demandés, comme l’explique Franck Brillouet, directeur général délégué chez Oriental Viandes :

« Ce retour de la croissance des volumes s’est surtout opéré sur les produits frais du quotidien, à forte rotation. Les actions promotionnelles ont aussi dynamisé les ventes ».

L’offre se diversifie pour séduire le public

Contrairement aux produits frais, les produits surgelés Halal peinent encore à trouver preneur, les prix étant toujours trop élevés.

« Cette catégorie de surgelés reste pénalisée par le haché de bœuf, qui a subi, ces deux dernières années, une inflation sur son prix de vente de 50 % », souligne le PDG d’Isla Délice.

En dépit des difficultés du marché, l’offre Halal « continue de se structurer et de se consolider en France, affirmant chaque jour son importance et son potentiel », constate Sadia Ouzariah, chargée de communication et marketing chez Oriental Viandes.

L’entreprise, qui s’est lancée dans la production Halal il y a 35 ans, a récemment renforcé sa stratégie avec de nouveaux produit et une nouvelle identité visuelle :

« Nous voulons devenir une marque inclusive, qui rassemble, dont les produits sont aussi bien consommés par la communauté musulmane que par les non-musulmans ».

Du côté d’Isla Délice, des nouveautés ont été lancées, à l’instar de pizzas surgelées à moins de 4 €, des pains de mie et à burger sans alcool, et « la première recette sans nitrites de knacks Halal ».

« L’objectif était de relancer la consommation de produits Halal, qui globalement peine à voir son offre s’élargir », exprime Éric Fauchon.

Le Ramadan 2025, une période clé pour la relance du Halal

Le mois de Ramadan, prévu pour le 1er ou le 2 mars 2025, marque une période stratégique pour les acteurs du Halal en France.

Pour maximiser sa visibilité dans les grandes surfaces durant le Ramadan, la marque Oriental Viandes prévoit de déployer divers outils de merchandising, dont des bacs de présentation et des stands de dégustation dans 200 points de vente, car « les produits Halal restent sous-représentés en supermarchés ».

Elle lance également de nouveaux produits, comme la Snacki à base de viande de dinde au fromage, des tranchés de poulet cuit, et des lardons de volaille avec 25 % de sel en moins, à retrouver au rayon frais. Au rayon surgelés, les consommateurs pourront découvrir une nouvelle gamme de merguez de bœuf.

Portée par un retour des traditions culinaires et une population en augmentation, la demande en produits Halal devrait connaître une croissance constante, d’après le spécialiste des études de marché Xerfi.

Chloé Tréchot, responsable marketing et communication chez Chaudecœur, estime : « Le marché, dont Xerfi estime qu’il progressera de 5 % par an jusqu’en 2026, continuera d’être soutenu par de puissants moteurs démographiques ainsi que par un retour à une culture culinaire traditionnelle ».

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