L’écrivain et poète américain Djelloul Marbrook est décédé le 23 novembre, à 90 ans. Comme l’indique la connotation de son nom, il est d’origine algérienne. Mais lui-même l’ignorait et ne l’a su qu’à presque 60 ans. Son histoire est émouvante. La découverte de sa véritable identité l’a profondément bouleversé et a déteint sur son œuvre.
Le poète s’appelait en fait Djelloul Mabrouk. Il est né à la clinique des Orangers à Alger, d’un père originaire de Bou Saâda et d’une mère américaine. À l’époque, Étienne Nasreddine Dinet avait déjà donné une notoriété artistique à la petite Oasis aux portes du désert algérien.
Sa mère, Juanita Guccionne, une artiste peintre américaine, a eu un destin semblable à celui d’Étienne Dinet. Après un périple qui l’a menée des États-Unis en France, en Italie, en Grèce puis en Algérie. Arrivée à Bou Saâda, elle tombe sous le charme de la région et décide de s’y installer. Elle se marie avec Aissa Benmabrouk et donne naissance à Djelloul en 1934.
Pour des raisons qu’elle n’a jamais dévoilées et que le poète ignorait jusqu’à sa mort, elle décide subitement de rentrer aux États-Unis. Djelloul avait deux mois.
Plus tard, il a déclaré avoir retrouvé des témoignages selon lesquels sa mère avait fui les autorités coloniales françaises qui l’a soupçonnaient de réaliser des dessins topographiques au profit de l’Allemagne.
Sa mère lui a toujours dit que son père était décédé, mais il a vécu en fait jusqu’en 1978, mais il ne l’a jamais connu.
Djelloul Marbrook, le poète américain qui ignorait qu’il était algérien
Selon la page Bou Saâda Info sur Facebook, Aissa Benmabrouk est de la tribu des Ouled Nail, de la famille des Ouled Chehaba, branche des Ouled Ahmed Benyahia, à Ain El Melh.
Rentrée en Amérique, sa mère s’est installée à Brooklyn et c’est là que le futur poète a passé toute son enfance. Pendant toute sa vie, a-t-il raconté plus tard, il a tenté de percer le mystère derrière son nom et prénom. Sa mère ne lui a rien dit et il a dû attendre l’année 1991, alors qu’il était âgé de 57 ans, pour tout découvrir, tout à fait par hasard.
Au cours d’une exposition à Washington, il a engagé une discussion avec la directrice du musée Étienne Dinet de Bou Saâda. En apprenant qu’il est le fils de Juanita Guccionne, la femme lui a raconté sa véritable histoire. Il comprend alors pourquoi sa mère, artiste reconnue, réalisait des dizaines de peintures de Bou Saâda et de l’Algérie.