Se maintenir en situation régulière en France est conditionné par l’obtention d’un titre de séjour. Or, ce document, essentiel pour les étrangers établis dans l’Hexagone, est délivré au compte-goutte par les préfectures.
Retards dans le traitement des demandes, difficultés à décrocher un rendez-vous de dépôt de dossier, bugs dans la procédure dématérialisée, des problèmes qui laissent souvent les demandeurs des titres de séjour démunis, risquant de perdre leur droit au séjour et, par conséquent, leurs postes de travail et accès aux aides sociales.
Préfecture des Hauts-de-Seine : une fabrique de chômeurs sans-papiers
Dans les Hauts-de-Seine, près de 30.000 demandeurs attendent encore la régularisation de leurs situations, fait savoir le journal français Le Parisien qui souligne que le délai moyen du traitement d’une demande dans ce service d’état est de 121 jours, soit 4 mois.
29.200 dossiers de demande de titres de séjour sont ainsi en attente de traitement à la préfecture. Ces délais de traitement qui ne font que se prolonger ont déjà fait perdre leurs postes de travail à de nombreux demandeurs.
Les demandeurs face à un mur numérique
Aux retards dans la délivrance des titres de séjour, les demandeurs font aussi face à l’impossibilité de se renseigner sur l’état d’avancement de dossier.
Instaurée en 2022 au niveau de la préfecture des Hauts-de-Seine, la procédure dématérialisée fait office d’un véritable mur numérique qui empêche les étrangers d’entrer en contact avec les agents préfectoraux.
« Les procédures sont déshumanisées et dès qu’il manque une pièce, c’est retour à la case départ, rallongeant d’autant les délais », indique Pierre Ouzoulias, sénateur (PCF) des Hauts-de-Seine.
Outre les 30.000 titres de séjour en attente de traitement, cette préfecture recèle dans ses placards près de 17.000 titres de séjour prêts mais qui n’ont pas été récupérés par les personnes concernés.
Ces dernières n’ont simplement pas été contactées par la préfecture, et elles ne pouvaient pas non plus se renseigner par elles-mêmes sur l’avancement de leurs dossiers à cause du mur numérique et la difficulté de décrocher un rendez-vous en préfecture.