Le tribunal de Lille, en France, a traité le 12 février dernier une affaire de violences conjugales dont la victime est une jeune algérienne qui accuse son mari, qui est aussi son cousin, de l’avoir tabassé à plusieurs reprises.

Le mari de son côté, estime que son épouse fait son cinéma, et que sa plainte n’est qu’une étape pour décrocher les papiers français, rapporte Actu.fr. « Elle est devenue un peu folle », a-t-il déclaré devant le juge.

Elle dépose plainte un mois après son arrivée en France

Tout a commencé quand la famille de ce jeune homme de 29 ans avec des antécédents judiciaires, a décidé de « le marier pour le calmer ». Ils ont ainsi « ramener une petite femme du Bled », raconte l’avocate de la victime.

En août 2023, la jeune femme est venue rejoindre son mari en France. Un mois après, soit en septembre 2023, une première plainte pour viol est déposée par la jeune mariée. Elle la retire cependant peu de temps après en assurant que les choses se sont arrangées.

En février 2024, c’est en pyjama et un visage ensanglanté que cette Algérienne va déposer de nouveau une plainte au commissariat de Wattrelos. Elle assure qu’elle s’est enfuie de chez elle « pour éviter les coups ».

Des voisins témoins des violences

Elle raconte qu’elle tentait d’entrer dans la salle de bain mais que son mari, qui s’y trouvait, l’avait tiré par les cheveux, poussé, et lui avait asséné un coup de poing sur le nez, sans compter qu’il l’avait aussi insulté et qu’il contrôle régulièrement son téléphone.

La jeune femme assure que sa belle-famille est au courant que son mari la frappe vu qu’elle est déjà allée leur rendre visite avec des bleus sur le visage.

Des voisins aussi ont été témoins des violences. L’un d’eux a même assuré aux policiers avoir aperçu l’homme  « frapper et traîner au sol sa femme dans les escaliers ».

L’avocate de la victime parle d’un « mariage arrangé » et décrit le mari comme étant  « turbulent, violent et menaçant ». Elle assure que la jeune femme était « contrainte » de se marier et qu’elle subissait « une pression » qui l’empêchait de divorcer.

Le mari nie en bloc

De son côté, le mari assure à la barre qu’il a « perdu toute confiance » en sa femme depuis le dépôt de la première plainte. « Je l’ai vécu comme une trahison. J’avais peur, je voulais divorcer mais elle ne voulait pas », a-t-il déclaré.

L’accusé nie tous les faits qui lui son reproché, sauf celui de n’avoir pas respecté le contrôle judiciaire qui lui a été imposé suite à la plainte de février 2024, vu qu’il a appelé plusieurs fois sa femme « pour récupérer la clé de son logement », a-t-il avancé.

Il assure que sa femme devenait folle et qu’elle « se tapait la tête contre le mur« . Il indique qu’elle se fait ça toute seule pour décrocher les papiers français.

La décision du tribunal

L’avocate de la défense va plus loin. Rappelant que son client n’a jamais été condamné pour violences, elle assure qu’elle détient « la preuve de l’artifice » de l’épouse : elle indique que cette dernière s’est rendue dans le domicile conjugal en juillet 2024 après la décision du contrôle judiciaire.

L’avocate dénonce une « caricature inadmissible », évoque « un doute sérieux » et assure que c’est la jeune femme qui cherche à « provoquer » son mari. Elle plaide ainsi la relaxe à son client.

Mais le juge a décidé de condamner le mis en cause à une peine d’emprisonnement de six mois sous bracelet électronique avec interdiction de rentrer en contact avec son épouse pendant deux ans. Le tribunal a aussi enjoint au mis en cause de payer une somme de 1.000 € en guise de dommages et intérêts à la victime.

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