Aux quatre coins du globe, la diaspora algérienne œuvre à faire connaître quelques-uns des nombreux aspects de la culture nationale.

Aux États-Unis, une famille algérienne expatriée s’est spécialisée dans la fabrication de tenues traditionnelles et de tapis artisanaux. Voici son histoire.

Le patrimoine algérien à l’assaut des États-Unis

C’est à Philadelphie, dans l’État de Pennsylvanie, que El Hadj Nacer et son épouse, tous deux algériens, ont été approchés par une équipe de la chaîne télévisée Al Hadath.

Dans sa maison, le couple originaire de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, confectionne des costumes traditionnels, des bijoux, des accessoires et des tapis artisanaux caractéristiques de la région du Mzab.

Chaque produit, importé d’Algérie ou fabriqué artisanalement dans la modeste demeure du couple, reflète un pan de la riche culture algérienne.

« C’est un concept imaginé par ma femme », confie El Hadj Nacer, relatant comment une simple idée a permis au couple de faire connaître le patrimoine algérien en Amérique du Nord.

« Ma femme achetait des robes traditionnelles à des familles irakiennes, en plus d’autres habits typiques qu’elle trouvait dans le commerce. Elle a ensuite eu l’idée de faire la même chose avec nos tenues traditionnelles », révèle-t-il.

Le couple lancera son affaire en pleine pandémie, et commencera à vendre des robes importées d’Algérie en Floride, où il était installé : « On était en Floride quand on a commencé. Les vêtements qu’on proposait ont beaucoup plu à la diaspora algérienne ».

El Hadj Nacer se rappelle de la première tenue qu’ils proposaient à la vente : la robe kabyle, un vêtement féminin caractéristique de la Kabylie que toutes les Algériennes affectionnent.

Puis, voyant le succès qu’avait un habit traditionnel algérien en Amérique, le couple décide de présenter d’autres tenues typiquement algériennes, telles que le caftan, le karakou, la gandoura, la melhfa chaoui, la blouza oranaise, le burnous et bien d’autres.

 « Il y avait un homme américain qui était subjugué par les produits algériens… »

La plupart de ces tenues sont inscrites au patrimoine immatériel de l’Unesco, et pour bien les porter, il faut les accompagner de certains bijoux et accessoires en or, en argent et en bronze, que le couple algérien n’a pas oubliés.

Ainsi, des ornements comme le jbin, le meqyas, khayt el-rouh, le skhab, les bijoux kabyles et d’autres parures sont vendus avec les habits.

Les vêtements proposés par le couple rencontrent rapidement du succès auprès de la diaspora algérienne et étrangère et auprès des Américains.

« On a participé à une foire en 2022, à l’occasion de Yennayer. La diaspora algérienne a adoré, tout comme la diaspora arabe. Même des Américains ont bien aimé », raconte El Hadj Nacer.

Depuis, des acheteurs de différentes nationalités se sont intéressés aux tenues traditionnelles algériennes.

L’aventure s’est poursuivie en ce début d’année, où le couple a participé à une autre exposition : « Il y avait un homme américain qui était subjugué par les produits algériens. On a pris le temps de lui expliquer ce que symbolise chaque produit, et il s’est décidé pour un collier kabyle ».

Le couple se spécialise également dans la confection artisanale de tapis berbères et mozabites, des créations uniques réalisées avec de la laine de mouton naturelle ramenée d’Algérie.

« Aujourd’hui, on propose une gamme variée de tenues et de produits traditionnels de toute l’Algérie aux États-Unis. Cela va du kabyle au mozabite en passant par le chaoui, l’oranais et le constantinois », conclut El Hadj Nacer.

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