La douane algérienne, relevant du port de Skikda, a effectué une énorme saisie de divers produits sur une traversée de transport de voyageurs d’Algérie Ferries en provenance de France. Parmi ces produits, une grosse quantité d’intestins d’animaux dans les bagages d’un voyageur.
Les opérations de saisie sur des voyageurs à destination d’Algérie se multiplient ces derniers jours dans les ports et aéroports du pays. La dernière opération en date a permis à la douane de mettre la main sur de grosses quantités de produits alimentaires.
Grosse opération de saisie de diverses marchandises au port de Skikda
Ces marchandises sont toutes destinées à la revente sur le marché noir, une fois arrivées en Algérie. L’un de ces produits attire particulièrement l’attention : une quantité de 1.000 kg d’intestins d’animaux d’origine douteuse.
Dans un reportage consacré à cette opération de saisie, partagée par le journal Annasr vendredi 20 décembre, on peut voir d’énormes quantités de divers produits découverts dans des véhicules de voyageurs.
La traversée a été effectuée à bord du navire Tassili II de la compagnie maritime nationale de transport des voyageurs, Algérie Ferries, en provenance du port de Marseille, en France, précise la même source.
D’énormes sacs et cartons contenant des produits alimentaires, des quantités d’appareils électroniques, dont des smartphones usagers, plusieurs dizaines de vélos, des pièces automobiles de rechange, des vêtements de friperie, des appareils électroménagers … font partie du lot.
@tout.sur.l.algerie 1000 kg d’intestins : saisie impressionnante sur un passager en Algérie #الجزائر #dz #algérie ♬ original sound – TSA – Tout Sur L’Algérie
10 quintaux d’intestins d’animaux d’origine inconnue
Mais le plus étonnant dans cette opération de saisie est sans doute la quantité de 10 quintaux d’intestins d’animaux d’origine douteuse retrouvée dans le véhicule d’un voyageur. Cette marchandise a été dissimulée dans plusieurs sacs.
Il est clair que ces intestins sont destinés à la revente au marché noir et à la fabrication de produits alimentaires de consommation humaine, ce qui représente de gros risques sur la santé publique.
« Nous avons alerté à maintes reprises contre ces intestins d’origine inconnue et importés illégalement », explique le président de l’APOCE, Mustapha Zebdi, commentant la dernière saisie effectuée au port de Skikda. Pour lui, « les bouchers qui utilisent ces intestins à l’insu du consommateur assument une grande part de responsabilité ».
Il est à noter que ces intestins d’origine inconnue sont souvent utilisés comme boyaux dans la fabrication des saucisses par des bouchers peu scrupuleux. Ce marché est tellement juteux, en raison de la pénurie de ce produit, que certains trabendistes n’hésitent pas à tenter de les transférer depuis l’étranger lors de leurs voyages à destination d’Algérie.
Le marché des intestins d’animaux « est assez juteux, avec des gains assez importants »
Dans une déclaration à Diasporas ce samedi 21 décembre, le président de l’APOCE, a en effet fait état « de tout un marché informel qui s’est installé » en Algérie.
Les données de son organisation indiquent que ce commerce informel d’intestins d’animaux d’origine douteuse « est assez juteux, avec des gains assez importants ».
Notre interlocuteur explique que ce produit est disponible en Algérie, « mais pas en quantités suffisantes ». Il souligne que la production des merguez se fait à la base des déchets de viandes, pour ne rien jeter de la production des viandes.
Mais c’est devenu un produit nécessaire et omniprésent dans toutes les boucheries. « C’est pour cela que les quantités (de boyaux) ne sont pas suffisantes et qu’il y a cette forte dynamique d’importation illicite », ajoute l’intervenant.
Mais le grand souci, selon toujours Mustapha Zebdi, c’est l’origine de ces intestins et leur caractère halal. « Même si l’on parle uniquement d’intestins, ils doivent être d’origine ovine ou bovine et les animaux doivent être abattus selon le rite islamique ».
Et malgré les multiples mises en garde de l’APOCE à ce propos, l’importation illicite de ce produit d’origine douteuse continue. « Et malheureusement, certains bouchers continuent à les utiliser dans la production de la merguez, ce qui est immoral et inadmissible si le consommateur n’est pas au courant de l’origine de ce qu’il consomme », a conclu notre interlocuteur.