Après que le Québec a suspendu deux programmes clés de l’immigration permanente, les membres de la communauté algérienne ont exprimé leur mécontentement en manifestant samedi 7 décembre à 13h au 150 rue Sainte-Catherine, à Montréal.
À sa tête François Legault, le gouvernement québécois a annoncé en fin octobre dernier la suspension de la délivrance des certificats de sélection du Québec (CSQ) jusqu’en juin 2025, un document indispensable pour l’obtention de la résidence permanente dans le pays.
Cette mesure concerne deux programmes particulièrement sollicités par les étrangers : le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) dédié aux étudiants étrangers diplômés dans la province et le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) dédié aux travailleurs venus d’ailleurs pour s’installer au Québec.
Qu’est-ce qui explique cette mesure qui touche les étrangers ?
Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration, a mis en place ce « moratoire » afin de réduire le nombre d’immigrants permanents ayant un CSQ.
Pour rappel, le Québec avait prévu d’accueillir un peu plus de 31.000 immigrants économiques l’année prochaine.
La demande a toutefois été beaucoup plus forte, ce qui a poussé le gouvernement québécois à suspendre la réception des demandes du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) et l’arrêt des invitations dans le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ), ainsi que du Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) qui le remplacera.
« Ces mesures resteront en vigueur au plus tard jusqu’au 30 juin 2025, soit au moment où les orientations de la prochaine planification pluriannuelle, incluant l’immigration temporaire, seront établies », a indiqué le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration dans son Plan d’Immigration du Québec pour 2025.
D’après le plan d’immigration du Québec prévu pour 2025, « 30.900 à 35.800 certifications de sélection » seront délivrés l’année même comme ceci :
· Travailleurs qualifiés : entre 27.300 et 31.500
· Personnes d’affaires : entre 100 et 200
· Autres immigrants économiques : 50 au plus
· Personnes réfugiées sélectionnées à l’étranger : entre 2.500 et 2.850
· Autres personnes immigrantes : entre 1.000 et 1.200
En plus de cette nouvelle mesure d’immigration, le 8 novembre, le Canada a mis fin au Volet direct pour les études (VDE). Il a précisé que les étudiants étrangers, même en cours d’année, devront à présent renouveler leur permis d’études en cas de changement d’établissement
Une décision qui impacte bon nombre d’Algériens
En raison des opportunités de travail et d’études accordées aux étrangers, le Canada reste une destination fortement prisée par les migrants, notamment algériens. Cependant, le gel de ces deux programmes est une douche froide pour les candidats attendant leur CSQ.
Yacine Kraimia, un blogueur d’origine algérienne établi depuis plus de 10 ans au Canada, a vivement réagi sur les réseaux sociaux, la qualifiant de « gel du nerf de l’immigration vers le Québec ».
Le vendredi 6 novembre, Kraimia a invité sa communauté sur les RS à le rejoindre le lendemain à Montréal pour soutenir les étudiants et travailleurs algériens concernés par ces décisions qu’il a jugées « non réfléchies ».
Le samedi, des centaines d’Algériens, bien que certains ne soient pas directement concernés, se sont mobilisés, exprimant leur mécontentement et scandant « On veut la stabilité ! » pour dénoncer ces mesures et revendiquer leurs droits.
« Non aux décisions surprises ! Notre situation est en crise », « Nos objectifs sont brisés par les décisions injustes de l’IRCC », « Sur les précédentes lois, on s’est basés. Là, on voit nos objectifs brisés », « Un permis suffit. On résiste face au MIFI », « Lois injustes, mal placées. Que nos permis ne soient remplacés ! », lit-on sur certaines pancartes des manifestants.
@algeriensdemontreal مظاهرة اليوم للطلبة الجزائريين في 🇨🇦 مونتريال ضد قانون الهجرة الجديد #immigrationcanada #Canada #viral #lesalgeriens_de_montreal
