Contrairement à la crème aux noisettes grillées, El Mordjene, qui est un produit 100 % algérien, c’est-à-dire fabriqué en Algérie puis exporté, la nouvelle pâte à tartiner qui débarque en France, Nella Delice, suscite une vive polémique sur les réseaux sociaux à propos de sa véritable origine. Nella Delice, est-elle réellement un produit algérien ?
Après l’interdiction de l’importation de la pâte à tartiner El Mordjene en France en septembre dernier, de nombreuses marques, françaises, ont tenté de surfer sur la vague de son succès fulgurant sur ce marché.
Fin décembre 2024, une nouvelle pâte à tartiner, présentée comme étant « algérienne », fait irruption sur le marché français, accompagnée d’une campagne de promotion sur les réseaux sociaux. Durant les premiers jours de sa commercialisation, ce produit promettait déjà le même succès que celui fait par El Mordjene.
« Ce n’est pas l’Algérie qui l’a faite, mais ce sont des Algériens »
Des influenceurs lui ont consacré des vidéos de dégustation et des médias en ont même parlé. Tous les ingrédients semblaient être réunis pour un nouvel épisode de succès fulgurant d’un produit présenté comme étant Algérien, sur les pas d’El Mordjene.
Mais très vite, un détail chamboule tout ce programme et révèle qu’il ne s’agit que d’une autre tentative désespérée de surfer sur la vague du succès d’El Mordjene. « Une tromperie, tout bonnement », estiment de nombreux internautes, furieux contre l’initiateur du projet.
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L’initiateur du projet Nella Délice en France n’est autre que Fayçal Ouchène, un commerçant d’origine algérienne très connu sur les réseaux sociaux. Dès le lancement, il a affirmé qu’il s’agissait d’un produit algérien, en annonçant à chaque fois de nouveaux arrivages. Sous-entendu : des arrivages en provenance d’Algérie.
Mais par la suite, il s’est avéré que le produit n’est pas fabriqué en Algérie. Son exportation vers la France ne se fait également pas depuis l’Algérie. Les internautes se déchaînent, l’accusant de tromperie. Car le produit n’est pas fait en Algérie, mais bien en Turquie.
Après plusieurs jours de controverse, le commerçant a fini par prendre la parole. « Ce n’est pas l’Algérie qui l’a faite, mais ce sont des Algériens », a-t-il reconnu dans une vidéo d’explication, postée ce samedi 4 janvier sur TikTok.
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Pourquoi le packaging de Nella délice arbore un drapeau algérien ?
Le produit, bien qu’il soit fait sur la base d’une recette élaborée par des « Algériens » et commercialisé avec un logo conçu par un Algérien, est en réalité fabriqué et mis en boîte en Turquie. L’exportation vers la France se fait également depuis la Turquie. L’Algérie n’est nullement concernée.
Le packaging de Nella Délice arbore un drapeau algérien. Mais il s’agit simplement de la société importatrice du produit en France, qui s’appelle « Algérie Mon Amour », se défend Fayçal Ouchène. Et le logo de cette entreprise, dirigée par ses Algériens de France, est frappé d’un drapeau algérien.
En résumé, la pâte à tartiner Nella Délice n’est pas un produit algérien, comme elle est présentée. Parmi ceux qui ont dénoncé « la tromperie de Nella Délice », on citera notamment l’entrepreneur français, Marc Mauco, installé en Algérie depuis plusieurs années.
Très actif sur les réseaux sociaux, ce spécialiste dans le coaching des entreprises en stratégie, marketing et communication, a vigoureusement dénoncé cette tromperie, expliquant que Nella Délice est « fabriquée en Turquie, dans une usine industrielle, marque blanche, comme on peut le faire dans le monde entier ».
@marcmauco #NellaGate – Suite et Explications ! 🇩🇿 Cette vidéo fait suite à ma publication d’hier, qui semble avoir dérangé certaines personnes. Eh bien, soyons clairs : je ne m’arrêterai pas. 👉 Hier, je dénonçais une supercherie autour de la pâte à tartiner Nella, présentée comme « Fabriquee en Turquie mais 100% algérienne ». Aujourd’hui, je vais encore plus loin pour clarifier les choses. Ce produit est fabriqué en Turquie et n’a rien à voir avec le Made in Algérie. Pourtant, il est commercialisé en exploitant la fierté nationale algérienne, particulièrement auprès de la diaspora. Pourquoi je continue d’en parler ? 1️⃣ Parce que des pratiques comme celles-ci portent atteinte à l’image du Made in Algérie, un symbole d’authenticité et de qualité. 2️⃣ Parce que je suis un professionnel du business development, et que c’est mon devoir de défendre les vraies initiatives locales, celles qui méritent notre soutien. 3️⃣ Parce que je refuse qu’on manipule les consommateurs avec des fausses promesses, qu’importe si cela dérange. Oui, ma vidéo d’hier a suscité des réactions. Mais qu’ils parlent ou non, je continuerai à dénoncer ce qui va à l’encontre des valeurs et du savoir-faire algérien 💪🏼🇩🇿❤️ ❤️🇩🇿 À tous ceux qui me soutiennent : Restons unis pour défendre un Made in Algérie éthique et respectueux. ⚠️ 🤔 À ceux qui sont dérangés : sachez que votre mécontentement ne changera rien à mon engagement. Force et Détermination 💪🏼 🇩🇿 Marc Mauco #dztiktok #tiktokdz #algerie #dz #dztiktok #elmordjene #marcmauco #MadeInAlgérie #SavoirFaireAlgérien #algériefière
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Nella Délice est « fabriquée en Turquie, dans une usine industrielle, marque blanche »
Le souci avec cette pâte à tartiner, selon toujours ce même intervenant, est qu’elle est vendue avec le drapeau algérien sur l’emballage. Même si le distributeur a précisé que le produit est fabriqué en Turquie, il est inconcevable de « jouer sur la fibre patriotique de la communauté algérienne à l’étranger pour vendre un produit made in Turquie », a encore dénoncé Marc Mauco.
Pour rappel, la société Cebon, qui fabrique la crème El Mordjene a indiqué, le 31 décembre dernier dans un communiqué, qu’elle n’a conclu aucun accord avec d’autres marques pour produire ou commercialiser sa pâte à tartiner, sans citer nommément de marque en particulier.
« Nous ne sommes en aucun cas associés à d’autres marques ou produits commercialisés sous un nom différent. Toute affirmation contraire est fausse et trompeuse », peut-on encore lire dans le document.
À ce propos, l’entreprise a mis en garde que toute tentative d’imitation de son identité visuelle sera poursuivie dans le cadre de la réglementation en vigueur. « Nous rappelons que toute utilisation abusive de notre nom ou tentative de confusion est formellement interdite et fera l’objet de poursuites légales ».