Une journée de mobilisation, « Universités en danger », a été organisée mardi 3 décembre par l’association France Universités pour dénoncer et faire face à une crise budgétaire majeure qui touche l’ensemble de l’enseignement supérieur français.
Les présidents de la plupart des universités françaises se sont réunis et les établissements en question ont fermé leur porte pour parler de cette situation financière critique qui résulte du Projet de Loi de Finance 2025.
Ce dernier indique que les salaires des fonctionnaires expérimentés et le financement des retraités de la fonction publique seront revus à la hausse, affectant ainsi les universités, qui puisent depuis 2022 dans leurs réserves afin de financer des mesures sans aucune compensation.
À partir de 2025, les universités, dont certaines sont déjà déficitaires, se voient donc contraintes à réduire le nombre d’étudiants à accueillir, à
fermer certaines formations et à augmenter les frais de scolarité.
« Certaines universités ont pris la décision de réduire leur capacité d’accueil en licence… Les budgets des dépenses contraintes des universités continuent à augmenter, ce qui accentue la gravité de la situation budgétaire des universités », s’est alarmé le vice-président de l’association France Universités et président de l’université de Bordeaux Dean Lewis à France Info.
Budget 2025 : les universités publiques françaises face à une crise financière
En plus de l’augmentation de la contribution pour le financement des fonctionnaires et des retraités imposés par l’État, les universités françaises font face à d’autres charges coûteuses, notamment les frais liés à l’énergie qui grimpent d’année en année.
Ces coûts, non subventionnés, ne font qu’empirer la situation, contraignant certaines universités à réduire drastiquement leurs offres de formations. Par exemple, l’Université de Bretagne réduira « de 30 % le nombre de places offertes en licence Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) et en psycho », comme l’explique Lewis.
La Sorbonne va également fermer son école paramédicale de psychomotricité, bien que celle-ci soit d’une importance capitale pour les diplômés.
Afin de protester contre cette initiative, certains campus sont momentanément clôturés. Régis Bordet, le président de l’université de Lille, déplore : « Cela va nous coûter 16 millions d’euros par an, alors qu’il nous manque déjà 48 millions d’euros de subventions pour être dans la moyenne des universités françaises ».
Quel impact sur les étudiants français et étrangers ?
Le déficit budgétaire auquel font face les universités impacte directement les étudiants, français ou étrangers soient-ils, y compris les étudiants algériens qui se comptent en centaines chaque année.
La réduction de la qualité de l’enseignement, du nombre de places et des formations offertes dans certains domaines entraînera davantage de refus des candidats étrangers.
Par conséquent, les critères de sélection peuvent devenir beaucoup plus stricts, rendant ainsi encore plus difficile l’accès aux étudiants.
Par ailleurs, si certaines universités décident d’augmenter le coût des études supérieures, les étudiants français seraient peut-être priorisés pour les places disponibles au détriment des étrangers.
En France, 430.466 étudiants étrangers étaient inscrits pour l’année universitaire 2023-2024, dont 32.147 étudiants algériens. Ces derniers représentent le deuxième contingent d’étudiants étrangers en France, après les Marocains (45.162) et devant les Chinois.