Faute de visa pour la France, deux Algériennes ne pourront pas assister au procès du meurtre de leur frère, ouvert ce vendredi 6 décembre 2024 à la cour d’assises de Loire-Atlantique, à Nantes. Leur mère se dit « triste et en colère », rapporte le journal Ouest France ce samedi 7 décembre.

Le 9 août 2020, Nadir Marouf, un jeune lycéen de 18 ans d’origine algérienne, avait été découvert mort, ligoté sur son lit, dans l’appartement familial, à Saint-Sébastien-sur-Loire, au sud-est de Nantes. Le crime a été perpétré par quatre individus au cours d’un vol d’argent qui a mal tourné.

Faute de visa, les deux sœurs de la victime ne peuvent pas assister au procès  

Arrivé en France à l’âge de 12 ans, Nadir vivait avec sa mère et son frère jumeau handicapé. Plus de quatre ans après son assassinat crapuleux dans son lit, les quatre accusés, des hommes âgés de 26 à 63 ans, comparaissent depuis vendredi devant la justice.

Sa mère, tenaillée par la douleur, espérait être épaulée par ses deux filles, qui vivent en Algérie, durant les six jours de procès. Mais leurs visas ont été refusés. Pourtant, « elles ont reçu une convocation en tant que parties civiles», explique la maman de Nadir.

Mais « elles n’ont pas eu le droit de venir en France. Oui, je suis triste et en colère », soupire-t-elle. « Ici, dans la salle d’audience, je suis entourée des proches et des amis, mais ce n’est pas pareil. Mes filles, ma famille, ne sont pas là, avec moi ! », ajoute la femme qui vit en France depuis 2015.

« Le visa court séjour a été refusé par le consulat français en Algérie »

Selon l’avocat de la famille Marouf, cité par Ouest France, les deux sœurs de la victime qui vivent en Algérie n’ont pas obtenu le visa pour se rendre en France et assister au procès de leur frère en tant que partie civile.

« Le visa court séjour a été refusé par le consulat français en Algérie », souligne l’avocat de la famille, Me Simon Despierre. « Rien d’étonnant », pour lui, « vu les relations diplomatiques déplorables entre la France et l’Algérie en ce moment ».

D’ailleurs, les deux sœurs de Nadir, âgées de 32 et 35 ans, n’ont jamais revu leur frère depuis qu’il avait quitté l’Algérie, à l’âge de 12 ans, en compagnie de sa mère et son frère jumeau.

Pour pouvoir se rendre en Algérie et rendre visite à sa famille, Nadir avait entrepris des démarches pour demander la nationalité française en 2020. Malheureusement, sa nationalité n’a été accordée qu’en septembre, soit un mois après son décès dans des conditions atroces. 

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