L’accord franco-algérien de 1968 a été critiqué au Sénat français, mardi 04 mars 2025, par la majorité sénatoriale de droite et du centre. Le gouvernement, quant à lui, n’exclut toujours pas le recours à une renégociation, notamment en ce qui concerne l’immigration familiale.
La sénatrice LR Muriel Jourda a estimé que l’accord de 1968 « entraîne un traitement de faveur pour les Algériens », dénonçant l’absence de « réciprocité de la part de l’Algérie ». C’est donc la question des laissez-passer qui est mise en avant pour critiquer cet accord.
Pourtant, dans sa réponse aux parlementaires, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad, a expliqué que l’accord de 1968 ne régit pas la question de l’immigration illégale et n’a donc pas de rapport avec les laissez-passer consulaires que l’Algérie exige pour reprendre ses ressortissants sous OQTF.
Le représentant du gouvernement dévoile d’ailleurs que la délivrance des laissez-passer par l’Algérie connaît une augmentation, atteignant les 42 % l’année dernière. Il estime cependant que ce chiffre reste « insuffisant », ce qui pousse visiblement le gouvernement à penser à réduire l’immigration légale en révisant l’accord de 1968.
France : le gouvernement veut réduire l’immigration familiale algérienne
Le ministre estime, en effet, que cet accord ne correspond pas aux « intérêts migratoires » de la France. Ainsi, pour le réadapter aux « exigences du temps présent », le représentant du gouvernement envisage de revoir les lois relatives à l’immigration familiale des Algériens en France.
« Cet accord facilite l’immigration familiale, au détriment de l’accueil de talents, d’étudiants ou de professionnels », estime le ministre qui « plaide donc pour une renégociation » de l’accord de 1968 afin de « le rapprocher du droit commun, notamment en matière d’immigration familiale ».
En fermant les vannes de l’immigration familiale algérienne, le gouvernement français veut en ouvrir d’autres qui servent mieux ses intérêts : le ministre explique notamment que le gouvernement veut « introduire des dispositifs attractifs pour les profils les plus dynamiques ».
Le ministre explique « qu’une telle renégociation n’aurait rien de nouveau puisque l’accord a été déjà modifié à trois reprises, en 1985, en 1994 et en 2001 ». Par ailleurs, il souligne que « rapporté à sa population, l’Algérie n’a pas plus de ressortissants, qui disposent d’un titre de séjour valide en France, que ses voisins (Maroc et Tunisie) ».