Mondialement connue pour ses talents d’actrice et de danseuse, la Franco-Algérienne Sofia Boutella a reçu le 11 novembre dernier le Trophée des Arts 2024 des mains de Tatyana Franck, présidente de L’Alliance New York (anciennement French Institute-Alliance Française), le centre des cultures francophones et de la langue française, depuis le 1ᵉʳ mars 2022.
Dans la salle de bal du Plaza, à New York, la star de cinéma a tenu un discours, se remémorant son enfance à Alger, sa ville natale, jusqu’aux États-Unis. Plus de 500 personnes réunies dans cette salle lui ont prêté attention.
« Sofia représente la langue française, l’Afrique, l’Europe, et un dialogue artistique universel, le même que celui que nous nous efforçons de mettre en avant à travers notre école, nos festivals, rencontres et événements. Sa vie nous inspire tous », a dit Tatyana Franck, avant de donner la parole à Sofia Boutella.
« Ma vie a commencé dans une petite ville en Algérie appelée Bab El Oued »
Après avoir salué le public présent et remercié Tatyana Franck ainsi que toute l’équipe de L’Alliance New York, Sofia Boutella s’inspire de son histoire et du chemin qu’elle a parcouru pour évoquer « l’art et l’opportunité ».
« J’ai l’impression d’avoir vécu trois vies. Ma vie a commencé dans une petite ville en Algérie appelée Bab El Oued, là où je suis née », dit-elle, durant cette soirée de levée de fonds.
Source : Facebook
Elle poursuit ses paroles en se rappelant l’atmosphère chaleureuse qui y régnait, les couleurs, la beauté de la terre, ainsi que la culture.
Ayant grandi dans une famille « libérale, intellectuelle et créative » qui l’a encouragé depuis ses plus jeunes années à voir la vie avec un grand sens de curiosité et de liberté, elle s’est initiée au ballet dès l’âge de 4 ans, étant ainsi l’une des rares personnes à pratiquer cette discipline en Algérie.
À ses 10 ans, toute la famille Boutella quitte l’Algérie en raison de la guerre civile pour s’installer en France, laissant sa vie derrière elle et affrontant alors les difficultés de sa nouvelle vie dans ce nouveau pays.
« J’ai tant laissé derrière moi. L’ajustement fut très difficile, surtout à l’école. Mais la France m’a ouvert de nouvelles portes pour le jazz, le hip-hop et le théâtre », confie-t-elle.
Vers ses 20 ans, la pétillante Sofia s’envole pour les États-Unis, où elle a officiellement commencé sa carrière de danse puis de cinéma auprès de grandes stars.
« Trois pays, trois langues, trois cultures ! »
« J’ai rencontré Madonna et j’ai dansé avec elle pendant une décennie dans le monde entier. J’ai beaucoup appris d’elle et de l’importance qu’elle donne à l’art et aux personnes qui l’entourent », raconte la fille du grand compositeur, musicien et metteur en scène Safy Boutella.
L’actrice et danseuse se montre reconnaissante envers Madonna qui l’a transformé d’un « garçon manqué » en lui offrant ses premières chaussures à talon.
« L’Amérique m’a procuré la liberté que je cherchais et m’a appris à être qui je voulais sans limites », résume-t-elle.
« Trois pays, trois langues, trois cultures ! », voilà comment Sofia résume sa vie inspirante.
« Je suis prête pour de nouvelles expériences. Je suis très reconnaissante au langage universel de l’art qui continue à me façonner, à m’aider à apprendre et à me faire progresser. L’art n’a aucune limite ou limitation », ajoute la star d’origine algérienne.
« J’ai eu le privilège de grandir en France et de travailler aux États-Unis et je suis tout à fait consciente que peu de personnes nées en Algérie auront cette chance. Ma responsabilité est donc de faire de mon mieux avec l’opportunité qui m’ait été donnée », conclut-elle, remerciant sa famille algérienne pour lui avoir appris à « être curieuse depuis son enfance », sa famille française pour « les opportunités et l’inspiration » et sa famille américaine pour lui avoir donné « la liberté de faire de l’art sa vie ».
