Une élue du conseil municipal de Marseille, d’origine algérienne, est montée au créneau en pleine assemblée, en réponse à un autre membre du conseil, pour dénoncer l’islamophobie.
Hayat Atia, conseillère municipale, élue des 13/14 arrondissements de Marseille, a effectué une forte intervention pour répondre à un autre élu de la municipalité, qui s’en est ouvertement pris aux musulmans de la région.
« Ils nous ont parlé de Mosquée Cathédrale en parlant de la mosquée de Frais Vallon », explique-t-elle, soulignant que la communauté musulmane est devenue « une obsession pour monsieur Ravier (Stéphane) », un conseiller municipal de Marseille du Rassemblement national (RN).
« Mr Ravier a eu peur d’être accusé d’antisémitisme, par contre, il assume son islamophobie »
« Lui, il a le droit d’être un fervent catholique et de le revendiquer, mais le musulman doit vivre sa foi en toute discrétion pour ne pas le heurter », indique l’élue franco-algérienne, alors qu’elle se faisait interrompre constamment par son collègue.
Poursuivant son intervention, Haya Atia déclare que « Mr Ravier a eu peur d’être accusé d’antisémitisme. Par contre, il assume son islamophobie », dénonçant le discours à géométrie variable du conseiller municipal.
L’élue d’origine algérienne affirme qu’en France actuellement, les gens ont le droit d’être racistes en fonction la communauté qui est en face, réitérant clairement sa position : « je n’accepte ni l’antisémitisme ni l’islamophobie ni les massacres des chrétiens ».
@hayat.atia.13
« Je n’accepte pas aussi qu’on dise à quelqu’un qui ne croit pas que c’est un mécréant. C’est la différence entre vous et moi », poursuit-elle à l’adresse du conseiller municipal.
Revenant sur l’expression « mosquée cathédrale », utilisée par Stéphane Ravier, Haya Atia ajoute : « lorsque vous dites mosquée cathédrale, vous voulez faire peur à qui ? Si vous voulez, on va demander au président de la mosquée de mettre une cloche, ce qui vous rassurera peut-être ».