De plus en plus de touristes étrangers et de médias internationaux spécialisés dans le voyage remarquent la destination Algérie. Malgré les difficultés d’accès au visa qui, il faut bien le noter, commencent à laisser place à des mesures plus souples, de nombreux touristes étrangers s’y rendent désormais.

C’est le cas récemment de Sarah Khan, journaliste voyages et animatrice télé. À l’issue de son voyage en Algérie, elle a constaté de visu tous les atouts de cette destination sur le plan touristique, mais aussi l’ouverture progressive du pays aux touristes étrangers.

« Belle et dynamique, l’Algérie commence enfin à ouvrir ses portes aux touristes »

« Belle et dynamique, l’Algérie commence enfin à ouvrir ses portes aux touristes », a-t-elle intitulé son reportage publié jeudi 19 décembre par le magazine américain Bloomberg. Sarah Khan a effectué son voyage dans le cadre d’une visite guidée par l’organisateur d’aventures britannique Wild Frontiers.

« Bien que le pays offre à ses visiteurs des scènes envoûtantes à chaque tournant, il n’est pas facile de s’y rendre », reconnait-elle. Pour les visiteurs en dehors des voyages organisés par des agences locales agréées, elle prévient que le processus d’obtention de visa en Algérie est « byzantin, exigeant d’épaisses liasses de documents et une certaine dose de chance ».

Toutefois, elle fait savoir, notamment à l’adresse des touristes étrangers souhaitant visiter l’Algérie, que le pays a introduit un programme de visas à l’arrivée, destiné aux voyageurs qui prévoient de passer 70 % de leur temps à explorer les paysages désertiques du sud.

Il s’agit, selon la reportrice, d’une première étape vers la mise en place d’une économie touristique significative visant à accueillir 12 millions de visiteurs par an d’ici 2030.

La journaliste constate des lacunes, mais ça en vaut clairement la peine

Lors de son séjour, Sarah découvre quelques lacunes. Les étrangers sont tenus de voyager avec « des voyagistes et doivent être accompagnés d’une suite constante d’escortes policières », et ce, « pour des raisons bureaucratiques plutôt que pour des raisons de sécurité », témoigne-t-elle.

De plus, la plupart des boutiques, notamment celles « branchées qui vendent des céramiques et des caftans de soie élégants… n’acceptent pas les cartes de crédit ». Autre inconvénient soulevé par la journaliste : en dehors des hôtels « simples, mais suffisamment confortables », le wifi est difficile à trouver.

Les aéroports sont également, selon le constat de la reportrice, « une course d’obstacles exaspérante, avec des contrôles redondants des passeports et des bagages et des vols intérieurs nocturnes ».

En dehors de ces lacunes et d’autres détails presque insignifiants, la journaliste de voyage affirme avoir découvert une destination envoûtante, dynamique et, mieux encore, complètement à l’abri des foules de touristes et du phénomène du surtourisme.

« Ici, je commence à comprendre une nouvelle définition du luxe »

La visite a commencé à Alger. « Ici, sur un boulevard verdoyant et sans touristes du centre de la capitale, je commence à comprendre une nouvelle définition du luxe », a écrit Sarah, visiblement émerveillée de ce cadre agréable qui ne s’efforce à plaire à aucun touriste étranger :

« Il n’est pas façonné par des stations balnéaires opulentes et des prix exorbitants, mais par l’accès à une fenêtre rare sur une culture traditionnellement cloîtrée », dit-elle. L’absence des touristes étrangers lui a particulièrement plu, au point de plaisanter : « pendant la semaine que j’ai passée dans le pays, j’ai vu plus de chats que d’étrangers ».

Après avoir découvert Alger, ses monuments, ses bâtiments et immeubles haussmanniens, sa Casbah… elle met le cap sur l’est du pays, plus précisément à Constantine, pour ensuite s’aventurer dans le vaste désert du Sahara algérien.

Son groupe de voyage est composé de six autres compagnons de différentes nationalités : USA, Arménie, Kirghizistan, Mali et Soudan. « J’aime aller dans des endroits où il n’y a pas encore de Starbucks », a plaisanté Karen Johnson-Gale, une retraitée du Colorado.

« Je pense que l’Algérie est en train de vivre son heure de gloire »

Les propos de cette Américaine sont clairs : visiter un pays comme l’Algérie aujourd’hui, avant qu’il ne soit prêt pour les projecteurs, est un privilège rare. « Ceci permet aussi aux visiteurs d’être témoins d’une culture vibrante qui ne s’intéresse pratiquement pas au regard occidental ».

Cité dans le reportage, Marc Leaderman, directeur des produits et des opérations de Wild Frontiers, qui a organisé ce trip, déclare : « Je pense que l’Algérie est en train de vivre son heure de gloire ».

Il note que sa société a enregistré une augmentation de 75 % des réservations en Algérie, qui sont passées de 49 en 2023 à 86 en 2024. « On parle beaucoup de surtourisme, et les gens cherchent des destinations qui leur offrent un antidote à cela », dit-il encore.

Lors de son vol local de retour à Alger, la journaliste a été témoin d’une scène qui l’a particulièrement marquée. Dès que le vol a pris de l’altitude, un homme s’est levé à l’avant de l’avion et, d’une voix puissante, a spontanément entraîné l’ensemble des passagers de l’avion dans une prière exaltante. « Je me suis joint aux passagers qui reprenaient en chœur des amen passionnés ».

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