Les autorités algériennes multiplient les mesures visant à réduire le recours des citoyens au marché noir des devises. Dans la foulée, des réseaux de vente illégale de devises sont également dans le collimateur des services de la sécurité.
La brigade de lutte contre les crimes économiques et financiers, relevant des services de police de la wilaya de Sidi Bel Abbès, dans l’ouest de l’Algérie, a démantelé, courant de la semaine dernière, un réseau criminel spécialisé dans la vente illégale de devises sur le marché noir de change.
L’opération a permis aux services de la sécurité de récupérer des sommes colossales, en devises et en dinars algériens, rapporte le journal arabophone, Ennahar, ce lundi 13 janvier.
Démantèlement d’un réseau de vente des devises à Sidi Bel Abbès
Selon la même source, l’opération s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la violation de la législation et de la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger. L’enquête a été entamée suite à des informations faisant état d’un individu actif dans la vente illégale de devises dans la ville de Sidi Bel Abbès.
Une enquête approfondie a permis aux services de la sécurité d’identifier le principal suspect dans cette affaire, ainsi que ses trois complices. Les quatre individus sont impliqués dans un réseau qui enfreignait les lois relatives aux changes et aux mouvements de capitaux vers et depuis l’étranger.
Sous la supervision du parquet territorialement compétent, la brigade de lutte contre les crimes économiques et financiers a procédé à l’arrestation des membres de ce réseau âgés entre 35 et 40 ans, précise-t-on encore.
Le démantèlement de ce réseau a débouché sur la saisie d’énormes sommes en dinar algérien et en devise, à savoir plus de 3 milliards de centimes en monnaie nationale, ainsi qu’une somme importante en différentes devises étrangères, dont le montant n’a pas été dévoilé.
L’opération s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le marché informel des devises
Les quatre prévenus ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi Bel Abbès, pour répondre à l’accusation d’infractions aux lois sur les changes et les mouvements de capitaux, portée à leur encontre.
Pour rappel, l’Algérie a annoncé ces derniers mois plusieurs mesures pour réduire le recours au marché parallèle de change. Cela concerne en premier lieu le plafonnement du montant annuel en devise autorisé à l’exportation à 7.500 euros.
De plus, le paiement en espèces dans quatre transactions est désormais interdit. Il s’agit des transactions immobilières des immeubles bâtis et non bâtis, des opérations de vente réalisées par les concessionnaires et distributeurs de véhicules et engins et équipements industriels, des achats de yachts et de bateaux de plaisance et des polices d’assurance obligatoires.
Selon la Loi de finances 2025, ces transactions doivent obligatoirement être réglées par des moyens scripturaux (chèque, virement, carte bancaire). À cela s’ajoute l’augmentation du montant de l’allocation touristique à 750 euros, dont le texte d’application est toujours attendu.