Mois sacré pour les musulmans, le Ramadan est observé avec beaucoup de ferveur en Algérie. En France, par contre, l’expérience de ce mois de jeûne rencontre moins d’enthousiasme.

Marqué par un bouleversement du quotidien et une effervescence collective en Algérie, le Ramadan en France est plutôt vécu dans un cadre individuel, suivant les contraintes locales.

Entre rythmes de vie, ambiance et traditions, voici les 5 grandes différences entre le Ramadan en Algérie et en France.

Les horaires de travail et d’école

Le Ramadan en Algérie transforme la vie quotidienne à bien des égards. Pour commencer, les horaires de travail et d’école sont aménagés pour s’adapter au jeûne : généralement, les horaires sont fixés de 8h30 à 15h30. Ainsi, les administrations ferment plus tôt, et les écoles réduisent leurs heures de cours.

En France, en revanche, aucun aménagement officiel n’est prévu pour les travailleurs ou les étudiants. Les musulmans concilient leur rythme de jeûne avec des journées de travail et d’études classiques. Un rythme particulièrement éprouvant, notamment en été, lorsque les journées sont plus longues.

La disponibilité de certains produits

Dans un pays musulman comme l’Algérie, même le commerce vit au rythme du mois sacré. Les marchés se remplissent de produits typiques du Ramadan, avec une large variété de mets traditionnels incontournables.

Des produits comme les dattes, le frik (blé vert), les feuilles de brick et le lben (babeurre), ou des friandises comme la zlabia et le kalb el louz, sont omniprésents sur les marchés et dans les épiceries. 

Les nostalgiques de ces mets en France peuvent en trouver dans les épiceries et boucheries halal, ainsi que dans quelques supermarchés. La variété est cependant moindre, et les prix peuvent être plus élevés.

La solidarité entre les fidèles

Le Ramadan en Algérie est un phénomène social, avec la solidarité comme aspect central. Nombre de restaurants se transforment en « tables de Rahma », des établissements temporaires qui offrent le repas de l’iftar et du shour gratuitement aux personnes dans le besoin, aux voyageurs, et à toute personne qui ne peut rompre le jeûne chez elle.

Des bénévoles, des associations et même des institutions se mobilisent également pour faire vivre cette solidarité. À Alger, par exemple, on observe « la plus grande table de Ramadan », avec le rassemblement de plus de 1.200 personnes dans les rues de la capitale pour un iftar collectif.

Dans cet esprit, l’aéroport d’Alger a également décidé d’offrir l’iftar à tous les voyageurs et au personnel durant le Ramadan.

Des actions similaires sont observées en France, à plus petite échelle. Des associations caritatives musulmanes distribuent des repas aux sans-abris et aux étudiants. Souvent, ces démarches sont en partenariat avec des mosquées.

Une vie quotidienne et nocturne bouleversée

Le Ramadan est vécu de façon individuelle en France, car la vie quotidienne continue normalement, sans adaptation spécifique. Dans certains quartiers populaires des métropoles parisienne et marseillaise, par exemple, l’ambiance générale peut changer dans les cités, mais cela reste discret.

A contrario, en Algérie, la vie quotidienne et nocturne se transforment complètement. Les rues s’animent après l’iftar, les cafés et les commerces restent ouverts tard dans la nuit, et une atmosphère festive générale s’installe.

Adhan, prières… une spiritualité vécue au grand jour

Dans toutes les villes et agglomérations algériennes résonne l’adhan (appel à la prière) et marque les moments clés de la journée. Les mosquées accueillent une foule importante pour les prières, notamment le soir, pour le Tarawih, lorsque des versets coraniques et des invocations traversent les murs et emplissent les rues.

En France, même si l’adhan n’est pas diffusé en extérieur et la fréquentation des mosquées dépend des quartiers et des villes, les fidèles se rassemblent pour maintenir l’esprit du Ramadan.

Cette différence dans l’expression de sa spiritualité pousse d’ailleurs certains Algériens de France, généralement âgés, à passer le mois de Ramadan en Algérie, où ils se sentent plus libres.

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