Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau continue d’alimenter la crise de son pays avec l’Algérie. Le responsable, sur fond d’application des OQTF, n’exclut pas de sanctionner la compagnie aérienne algérienne Air Algérie. Ce qui constituerait une première dans les relations bilatérales.
Le ministre a indiqué, dans une note adressée à ses services mi-février dernier, qu’il avait pris acte d’une « exigence supplémentaire » de la part d’Air Algérie qui consiste en l’obligation de présentation de laissez-passer consulaires même quand les personnes à expulser sont détentrices d’une pièce d’identité algériennes en cours de validité.
La note de Retailleau demande aux policiers d’exiger des chefs d’escale d’Air Algérie, qui bloqueraient l’embarquement des personnes sous OQTF, de leur fournir un document attestant ce refus. Si le chef d’escale refuse de délivrer le document, les policiers doivent alors relever son identité.
Interdire Air Algérie en France : « Je ne souhaite pas en arriver jusque-là »
Le ministre de l’Intérieur n’a pas détaillé cependant les sanctions qui seront prises à l’encontre de ces chefs d’escale ou de la compagnie aérienne nationale algérienne. Reçu ce lundi 3 mars sur les plateaux de BFMTV, Bruno Retailleau a été de nouveau interrogé sur Air Algérie.
Répondant à une question de la journaliste, qui lui demande « s’il y a moyen de contraindre Air Algérie à annuler ses vols vers la France », il indique qu’il « ne souhaite pas en arriver jusque-là ».
« Je ne m’interdis rien »
Le ministre a affirmé qu’il dispose de « moyens d’une riposte graduée ». « Je ne m’interdis rien », assure Retailleau qui dévoile que ses services peuvent vérifier « les conditions dans lesquelles les commandants de bords respectent notre droit et les formalités administratives ». Une menace à peine voilée contre les pilotes Air Algérie.
Pour finir, la journaliste demande à Retailleau s’il peut vraiment « appliquer sa riposte graduée si les limites sont franchies », rappelant que le président Macron pourrait le contredire. « On verra. J’espère que ce moment n’arrivera pas », conclut le ministre.
Il est à rappeler que le président Macron, et contrairement à son ministre de l’Intérieur qui ne cesse de faire des déclarations qui alimentent la crise franco-algérienne, avait appelé à l’apaisement, tentant ainsi de calmer le jeu avec l’Algérie.