Après avoir quitté l’Algérie pour la France en août dernier, une jeune fille algérienne de 21 ans risque de se retrouver à la rue, avec son bébé de 10 jours.

Elle a accouché le 4 novembre dans un hôpital de Saint-Nazaire, département de la Loire-Atlantique, à l’ouest de la France. Sa joie de donner naissance à son enfant se mêle désormais à l’angoisse de se retrouver dans la rue.

Haman a quitté l’Algérie en août dernier. « Ma famille voulait me faire avorter, car elle refusait que je fasse ma vie avec mon compagnon. En Algérie, avoir un enfant hors mariage, c’est impossible », a-t-elle confié au journal Ouest France, ce vendredi 15 novembre.

À partir de jeudi prochain, la jeune maman risque de se retrouver à la rue avec son bébé

Voulant à tout prix garder son enfant, elle a décidé de fuir l’Algérie pour la France. Elle arrive dans un premier temps en Espagne, puis elle rejoint Nantes avant d’atterrir à Saint-Nazaire, tout ça, à un stade très avancé de sa grossesse.

La famille qui l’accompagnait l’a déposée devant l’hôpital de Saint-Nazaire, lui promettant de revenir la chercher. Mais « personne n’est revenu », regrette-t-elle. La jeune femme de 21 ans a été hospitalisée pendant 12 jours dans la maternité de l’établissement hospitalier.

Après avoir donné naissance à une fille le 4 novembre, elle a été admise à l’espace sécurisé de la maternité pour récupérer ses forces. Mais au bout de quelques jours, le service lui a demandé de libérer sa place.

Entre-temps, Haman a rencontré une compatriote qui a déjà connu la rue. Celle-ci l’a mise en contact avec des associations et des organisations, dont le collectif Urgence sociale et Femmes Solidaire.

Cette dernière lui a assuré un hébergement à l’hôtel, qui court jusqu’à jeudi prochain. « Après, ils m’ont dit que c’était fini », déplore la jeune femme, son bébé dans les bras. À moins d’une solution d’urgence, elle risque de se retrouver dans la rue avec son bébé dès jeudi prochain.

« Je ne pensais que l’on pouvait mettre à la rue une mère avec un bébé de 10 jours »

Le 115, la plate-forme de premier accueil des urgences sociales, lui a promis une solution, mais « rien », déplore un membre du collectif Urgence sociale. « Comment peut-on laisser une femme et son bébé sans lui proposer une solution pérenne sur un temps long ? », s’est-il emporté.

En venant en France, Haman était consciente que les choses seraient difficiles. « Mais je ne pensais que ça le serait à ce point, que l’on pouvait mettre dehors, à la rue, une mère avec un bébé de dix jours », s’inquiète la jeune maman de 21 ans.

Selon le membre du collectif Urgence sociale, le cas de cette Algérienne est loin d’être isolé. Tout en dénonçant le traitement par l’État français de ces situations, il fait état de plus en plus de monde qui se retrouve à la rue.

Outre les sans-papiers, les demandeurs d’asile et les réfugiés, le militant parle aussi d’anciens militaires français et de salariés qui sont contraints de dormir dans leurs voitures. Des jours sombres s’annoncent donc, hélas, pour la jeune femme algérienne, sans papiers et sans emploi.

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