Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est revenu à la charge ce dimanche 19 janvier sur la question de l’immigration algérienne en France. Il insiste notamment sur la nécessité de la suppression de l’accord franco-algérien de 1968, une façon de fermer la porte aux Algériens.
Cet accord est devenu une obsession pour le locataire de la place Beauvau. À chaque sortie médiatique, Retailleau agite la menace de l’abrogation de l’accord migratoire franco-algérien régissant certains aspects de l’entrée en France des ressortissants algériens pour faire pression sur l’Algérie.
« Cet accord est daté et a déformé l’immigration algérienne »
Ce dimanche 19 janvier, alors que les tensions entre les deux pays ont déjà atteint leur paroxysme, le ministre de l’Intérieur, a réitéré sur le plateau de BFMTV son souhait de remettre en cause l’accord franco-algérien de 1968.
« Cet accord est daté et a déformé l’immigration algérienne. Il n’a pas lieu d’être. Il faut le remettre sur la table », a déclaré le premier responsable du département de l’Intérieur, une approche pourtant dénoncée par certains politiques français et juristes franco-algériens.
Après Jean-Luc Mélenchon, Ségolène Royal, Marine Tondelier et de nombreuses autres personnalités de la gauche, Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, a également critiqué la manière avec laquelle l’accord franco-algérien est dénoncé par Retailleau.
Mais cela n’a pas empêché ce dernier à remettre cette question sur la table, espérant faire pression sur l’Algérie qui, selon lui, « a blessé la fierté française » en refusant l’accès sur son territoire d’un influenceur sur les réseaux sociaux.
Immigration clandestine : Retailleau veut repenser l’Aide médicale d’État (AME)
Toujours à propos de l’immigration, Retailleau aaffirmé vouloir repenser l’Aide médicale d’État (AME), estimant qu’elle encourage l’immigration illégale. « Je veux que sur tous nos systèmes sociaux, la France ne soit pas en avance, plus généreuse que les pays européens », dit-il.
Pour lui, si la France est au-dessus de la moyenne de ce que font les autres pays européens en matière de soins, d’aides sociales, de regroupement familial, « les filières des passeurs vont orienter les flux vers la France ».
Ainsi, il préconise une stratégie de situer les aides sociales et médicales de la France dans la moyenne basse des pays européens pour lutter contre l’immigration clandestine dans le pays : « On ne va pas laisser les gens mourir dans les rues, (mais) on ne peut pas demander des efforts aux Français et ne pas en demander aux étrangers, qui sont des clandestins ».
Lors de son intervention sur BFMTV, Retailleau a aussi annoncé avoir négocié des « accords bilatéraux avec une demi-douzaine de pays » pour qu’ils « acceptent leurs ressortissants d’origine ou ceux ayant transité via leurs territoires ».