C’est au cœur de l’austérité du désert algérien, à Djanet, que Katia, une jeune Algérienne de France, a décidé d’ouvrir une maison d’hôtes.

Katia est pourtant née et a grandi « au cœur du tumulte de Paris », rappelle la jeune Franco-Algérienne. Rien ne la prédestinait donc à rester « huit mois par an » à essayer de décoder le silence du Sahara en Algérie.

En 2024, Katia laisse derrière elle la France et sa grisaille et réussit à ouvrir à Djanet une maison d’hôtes, attirant ainsi bon nombre de touristes étrangers, seulement temps après son inauguration.

@kat_la_nomade

« Je voulais quitter la France pour un endroit plus paisible »

Tout commence pour celle qui se fait appeler désormais “Kat La Nomade” en 2023, quand elle ressent une envie insistante de « quitter la France pour des raisons idéologiques et physiques ». La jeune Franco-Algérienne était en recherche d’un « endroit paisible » afin de se débarrasser de son « Burn Out » parisien.

Sans trop y croire, elle passe par le circuit classique. Elle contacte une agence de voyage via les réseaux sociaux et elle prend son billet vers Djanet en octobre 2023. Elle y reste seulement cinq jours, mais son séjour l’a irrémédiablement marqué.  

« On m’a qualifié de folle car je volais m’installer à Djanet »

De retour en France, Katia ressent rapidement le besoin de revenir au Sahara. Petit à petit, se dessine dans son esprit les formes d’un projet à mettre en place à Djanet qui allait lui permettre de s’y installer à long terme dans la région.

« On m’a qualifié de folle de vouloir aller m’installer dans le désert algérien », nous confie Katia qui a tout de même décidé d’aller au bout de son idée, notamment après avoir obtenu la bénédiction de sa maman.

La jeune entrepreneuse se lance alors dans son chantier visant à lancer une maison d’hôtes à Djanet. Un projet qui sonne comme un geste de gratitude envers son pays d’origine. « Je voulais faire quelque chose pour l’Algérie », confie humblement Katia.

« Je me suis débarrassé de tout le stress que j’avais accumulé à Paris ! » confie cette voyageuse qui s’est adonnée sur place à la méditation et à la contemplation, assurant que « séjourner à Djanet procure indéniablement des vertus thérapeutiques ».

Cette jeune algérienne de France explique que son projet de maison d’hôtes est une « structure horizontale et non verticale ». Elle assure que le soutien des touareg lui est très vital et que ce qu’elle apporte en retour ce sont des postes de travail qui permettent de nourrir plusieurs familles.

Un investissement qui a vite porté ses fruits

Concernant la paperasse et la procédure administrative, la jeune entrepreneuse confie que cela peut s’avérer compliqué parfois, avouant tout de même qu’il y avait certaines facilitations, notamment la possibilité de faire certaines démarches en ligne en ce qui concerne l’ouverture du registre de commerce.

En tout cas, tout était fin prêt en l’espace de 6 mois, et dès son lancement, le projet est une véritable réussite. La jeune entrepreneuse dévoile qu’elle a accueilli plusieurs locataires, dont un ancien ambassadeur de la Suisse en Algérie, mais aussi des touristes étrangers de diverses nationalités, notamment des Danois, des Vietnamiens et des Coréens.

La maison d’hôtes de Kat La Nomade abrite de nombreux objets traditionnels issus de plusieurs régions d’Algérie : une literie confectionnée à Alger, des sommiers en bois de palmiers fabriqués à Djanet, mais aussi des tapis tissés à Ghardaïa.

« Tout ce qui est ici est made in DZ », souligne fièrement cette jeune entrepreneuse qui assure qu’elle « n’a jamais regretté le choix d’investir en Algérie ». Elle confie qu’elle « gagne ici plus que ce qu’elle gagnait en France ».

Katia ne veut pas se limiter à l’accueil de touristes. Elle veut les mettre en contact avec le désert et la population locale. « Je veux offrir un séjour immersif et une expérience qui guérit du mode de vie accéléré de notre époque moderne », explique la jeune nomade.

Djanet : « Un tourisme durable et responsable »

Mais qu’y a-t-il à Djanet que l’on ne trouve pas ailleurs ? Selon Katia, qui a eu la chance de voyager dans divers pays à travers le monde, la principale caractéristique de Djanet, mais aussi des diverses régions de l’Algérie, est « l’authenticité ».

La jeune Algérienne de France fait la promotion d’un tourisme « durable et responsable ». Selon elle, Djanet est vouée à devenir une destination touristique majeure, ce qui la pousse à instaurer dès maintenant les bases d’un « respect mutuel » entre les étrangers et les populations locales.

Selon Katia, la destination Djanet a déjà le vent en poupe, en témoigne le grand nombre des touristes étrangers qui se sont afflués en cette fin d’année 2024. « Même les Touaregs qui y habitent depuis plusieurs années ont assuré qu’ils n’avaient jamais vu autant de touristes ».

Katia, qui s’est elle-même confrontée à « des difficultés à trouver un pied à terre à Djanet », assure que la région, malgré son énorme potentiel touristique, « souffre d’un manque d’infrastructures et de digitalisation ».

La jeune entrepreneuse appelle notamment à lancer plus de lignes aériennes vers Djanet au départ de la France. « Il y a une seule ligne au départ de Paris qui est assurée plusieurs fois par semaine par Air Algérie, mais c’est loin d’être suffisant », assure-t-elle.

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