À l’issue d’un Conseil des ministres qui s’est tenu le 8 décembre dernier, il a été annoncé une hausse du montant de l’allocation touristique de l’équivalent en devises de 15.000 dinars algériens à 750 € pour les voyageurs adultes et 300 € pour les voyageurs mineurs.
Ceci dit, cette décision, qui devait entrer en vigueur en janvier dernier, selon le communiqué de la Présidence de la république, n’est toujours pas appliquée sur le terrain.
Selon Abdelouahab Yagoubi, député des Algériens de l’étranger, la hausse effective du montant de l’allocation touristique représente un véritable « casse-tête ».
Dans un post publié ce jeudi 6 février 2025 sur sa page Facebook, le parlementaire estime que la décision de revoir à la hausse le montant de l’allocation touristique vise à « préserver la dignité du citoyen et à réguler le marché des changes », soulignant au passage que son application « soulève des défis à la fois macroéconomiques et institutionnels ».
Nouvelle allocation touristique : « Un palliatif temporaire » ?
Selon Yagoubi, la nouvelle allocation touristique pourrait coûter « entre 5 à 7 milliards de dollars par an » chaque année à l’Algérie, ce qui soulève des interrogations sérieuses concernant « sa viabilité à long terme ».
Le député souligne qu’avec l’adoption d’un « dispositif strict » afin de prévenir la fraude, la nouvelle allocation touristique risque de perdre de son efficacité qui dépend de « sa capacité à réduire l’écart entre le taux de change officiel et le marché parallèle, en réintégrant une partie des flux informels dans le circuit bancaire ».
Le parlementaire craint donc que l’augmentation du montant de l’allocation touristique ne soit « qu’un palliatif temporaire, sans effet durable sur la stabilité financière du pays » s’il n y a pas « un ajustement structurel du marché des changes ».
Le député appelle à adopter « un taux de change (officiel) plus réaliste »
Dans ce sens, il propose l’adoption d’une approche qui combine « une politique de change plus souple et une meilleure régulation du marché des devises » en Algérie, et ce, afin « d’aligner progressivement l’offre et la demande de devises dans le secteur formel ».
Le député estime que pour « assainir durablement le marché des devises en Algérie », il faudra que l’Algérie adopte une « politique de change plus cohérente » et qu’il établisse « un taux de change plus réaliste ».
Il appelle donc concrètement à revoir à la hausse le taux de change officiel des devises fixé par la Banque d’Algérie. Dans les cotations de ce 6 février, un euro est coté à 140,54 dinars algériens à la vente (contre plus de 250 dinars algériens l’unité au niveau du marché noir).
Revoir le taux de change officiel vise, selon ce député, à « éliminer les distorsions » avec le marché parallèle et mettre fin « à la prédominance des échanges informels ».
Pour y arriver cependant, conclut-il, il faut cependant « renforcer l’intégration des devises dans le circuit bancaire et adopter une politique économique mieux alignée sur les dynamiques réelles du marché ».