Après la décision d’expulsion de son imam vers la Tunisie, son pays d’origine, la mosquée At-Tawba de la commune Bagnols-sur-Cèze en France est désormais menacée de fermeture.

Accusé d’avoir tenu des prêches jugés radicaux au sein de la mosquée, un local communal géré par l’association des Musulmans du Gard Rhodanien dont il était vice-président, l’imam Mahjoub Mahjoubi, d’origine tunisienne, avait été expulsé en février 2024.

La mosquée At-Tawba risque toujours la fermeture à cause de son ancien imam

Un an après, la commune Bagnols-sur-Cèze, située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie, a réclamé devant le tribunal administratif de Nîmes, l’expulsion de l’association des musulmans du Gard rhodanien (AMDR) de ses locaux.

L’association, en charge de la mosquée At-Tawba, occupe le bâtiment de la commune depuis 2015. La demande vise donc plus de 600 fidèles habituels, rapporte ce jeudi 6 février le journal Le Midi Libre. Le conflit entre la commune et l’association dure depuis plusieurs mois.

Il remonte en effet à la date de l’expulsion de Mahjoub Mahjoubi vers la Tunisie en février de l’année dernière. En plus d’être l’imam de la mosquée, Mahjoubi était aussi le vice-président de l’association des Musulmans du Gard Rhodanien.

Le 2 avril de la même année, la ville de Bagnols-sur-Cèze a décidé de résilier le bail qui la liait à l’association. Mais les responsables de l’association avaient contesté cette décision devant le tribunal administratif de Nîmes.

L’association a pourtant « condamné les propos de l’imam et l’a exclu » 

Ce mercredi 5 février, l’un des membres de l’association, cité par le même journal, a expliqué après l’audience que son organisation « veut l’apaisement ». Pour sa part, l’avocat de l’association affirme que « cette association a toujours œuvré pour la paix sociale ».

D’ailleurs, elle avait « immédiatement condamné les propos de l’imam Mahjoud Mahjoubi et l’a exclu », a-t-il précisé.

Cet imam avait été accusé d’apologie du terrorisme et d’incitation à la discrimination dans trois de ses prêches. Toutefois, il affirme que la mairie de la ville n’a pas pris en compte les mesures décidées par l’association.

Selon l’avocat, le tribunal a statué en référé. « Mais pas sur le fond. Cela n’a pas été tranché ». À l’état actuel de l’affaire, la mosquée At-Tawba risque toujours la fermeture. Sa défense indique avoir déposé un nouveau recours devant le tribunal administratif de Nîmes, sollicitant l’annulation de la décision du maire qui a mis fin au bail.

De son côté, l’avocat de la ville de Bagnols-sur-Cèze affirme que « la commune n’est pas le méchant » dans cette histoire. Selon lui, « cette délibération est définitive. Il y a un trouble manifestement illicite et la commune a obligation de prévenir tous dommages imminents ».

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