C’est maintenant une certitude : en matière de change et de transport de devises de et vers l’Algérie, les autorités ont décidé de serrer la vis. Objectif : limiter fortement les sorties de fonds et tracer les transactions sur le marché noir des changes.
Les voyageurs figurent parmi les principaux clients du marché parallèle des changes en Algérie. Il y a ceux qui ont recours au change au noir pour financer leur séjour ou leurs études à l’étranger.
Il y a également ceux qui effectuent le change dans un but commercial : importer des produits très demandés en Algérie, comme les téléphones portables, pour les revendre sur le marché avec des marges très élevées. C’est surtout cette dernière catégorie qui est dans le collimateur des autorités.
Devises pour les voyageurs : deux mesures prises par la Banque d’Algérie
Pour contrôler les transferts de devises, la Banque d’Algérie a annoncé deux décisions importantes cette année :
La première, annoncée en août dernier, concerne les voyageurs non-résidents. Ils pourront toujours importer le montant en devises qu’ils souhaitent à condition de le déclarer à leur arrivée à la douane.
Le changement concerne les sommes dépensées en Algérie. Désormais, ils doivent apporter la preuve de l’opération de change. Concrètement, ils ne pourront plus passer par le marché noir pour changer leurs devises.
Le second règlement de la Banque d’Algérie, annoncé en novembre dernier, concerne tous les voyageurs, résidents et non-résidents. Ils sont autorisés à exporter la « somme de 7.500 euros, ou son équivalent dans une autre monnaie étrangère au titre de chaque année civile ». Auparavant, cette somme était autorisée à chaque voyage.
« Une attestation d’origine des fonds est obligatoire »
Sur cette dernière décision, entrée en vigueur il y a un mois, la Douane multiplie les communications en direction des voyageurs pour les sensibiliser sur l’importance d’arriver en règle à l’aéroport ou au port afin d’éviter une saisie de sommes en devises non-déclarées ou dépassant le montant autorisé.
« Nous sensibilisons régulièrement les voyageurs sur le nouveau règlement » en matière de déclaration de devises, explique Djamel Bouchiouane, inspecteur à l’aéroport international d’Alger, dans une déclaration au journal public Horizons, ce dimanche 29 décembre.
Une attestation d’origine des fonds est-elle obligatoire ? demande le journal. « Absolument. Tout voyageur est contraint de se munir d’un avis de débit bancaire justifiant le montant en espèces égal ou maximum, à savoir 7.500 euros ou son équivalent dans une autre monnaie étrangère au titre de chaque année civile », répond le responsable de la Douane.
Il rappelle que « cette opération élaborée par le règlement de la Banque vise essentiellement à mieux contrôler le mouvement des capitaux de et vers l’étranger et la lutte contre le transfert illicite des capitaux ».