Chaque année, des centaines de milliers d’Algériens de l’étranger se rendent en Algérie, notamment durant la saison estivale. En 2025, les membres de la diaspora algérienne vont découvrir plusieurs changements lors de leurs séjours au Bled.

Cela concerne notamment la limitation des paiements en espèce, de nouvelles conditions pour le transfert des devises à la sortie d’Algérie et la non-reconduction de la mesure permettant aux binationaux d’entrer en Algérie sans passeport algérien valide ni visa.

Voici les détails des changements en 2025 en Algérie qui concernent les membres de la diaspora algérienne.

Immobilier : obligation de paiement par voie bancaire

Les membres de la communauté à l’étranger souhaitant acheter un bien immobilier en Algérie vont devoir délaisser la pratique du paiement en liquide et donc le change parallèle. 

La loi des finances 2025, adoptée en novembre dernier par le Parlement et signée par le président de la République met fin aux opérations en dehors du circuit bancaire.

Dans le chapitre des dispositions diverses, le texte prévoit en effet que certaines transactions immobilières doivent être effectuées, par des moyens autres que l’espèce, à travers notamment les circuits bancaires et financiers. 

Il s’agit entre autres des transactions immobilières des immeubles bâtis et non bâtis. En cas de dépôt de sommes en espèces, la banque exigera une preuve concernant l’origine des fonds. 

Cette mesure, visant à lutter contre l’opacité financière, le marché informel et l’évasion fiscale, devra être appliquée après l’entrée en vigueur de la LF 2025, le 1ᵉʳ janvier, mais pas avant la publication des textes d’application.

Limitation du paiement en espèces

Outre l’immobilier, la mesure prévue dans la LF 2025 concerne également plusieurs autres types de transactions, ce qui devrait limiter les paiements en espèces. Il s’agit notamment des opérations de ventes réalisées par les concessionnaires et distributeurs de véhicules et engins et des polices d’assurance.

N’ayant pas précisé les montants à partir desquels le paiement en espèces sera interdit, le texte sous-entend que toutes les opérations portant sur les produits cités seront soumises à l’obligation de règlement par voie bancaire (virement, carte bancaire ou chèque).

Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la généralisation de l’utilisation des moyens de paiement scripturaux, au lieu de l’espèce, et ce, en vue de favoriser l’inclusion financière et fiscale, a plaidé le gouvernement.

Devises : limitation du montant annuel autorisé pour les voyageurs

En novembre dernier, la Banque d’Algérie a apporté un changement majeur dans sa réglementation relative à l’exportation des devises par les voyageurs résidents et non-résidents. Cela concerne donc même les membres de la diaspora.

Désormais, les voyageurs résidents et non-résidents sortant d’Algérie sont autorisés à exporter la somme de 7.500 euros, ou son équivalent dans une autre monnaie étrangère, au titre de chaque année civile. 

Auparavant, le montant de 7.500 euros était autorisé à chaque sortie du territoire national. La Banque d’Algérie a donc opéré un changement majeur en limitant l’exportation des devises par les Algériens, dont ceux établis à l’étranger, à 7.500 euros par année.

Réexportation des devises : obligation de présentation d’une preuve de change au retour   

Au retour des membres de la communauté nationale à l’étranger dans leurs pays de résidence, la réexportation des devises sera également soumise à une autre obligation, celle de présentation d’une preuve de change.

La Banque d’Algérie a en effet décidé que la réexportation de devises introduites lors d’un voyage en Algérie peut se faire sous réserve de la présentation d’un avis d’opération de change effectuée dans une banque ou un bureau de change agréé.

Autrement dit, le change au marché noir n’est plus autorisé pour les sommes déclarées introduites en Algérie. 

Non-reconduction de l’entrée sans passeport algérien

L’été dernier, les autorités algériennes avaient décidé d’autoriser, à titre exceptionnel et dérogatoire, les ressortissants algériens binationaux détenteurs de passeports étrangers en cours de validité de rentrer et de sortir du territoire national sans l’obligation d’obtenir au préalable un visa.

L’obligation de présentation d’un passeport algérien avait donc été supprimée pour cette catégorie de voyageurs. Or, cette mesure a pris fin le 31 octobre dernier, puisqu’elle avait été mise en place à titre exceptionnel pour l’été 2024.

À moins d’une reconduction de dernière minute, les binationaux algériens doivent présenter, soit un passeport algérien valide, soit demander un visa pour rentrer en Algérie l’année prochaine. 

Pour le moment, aucune annonce n’a été faite dans ce sens. Il est donc conseillé de prendre les devants et de se rendre au consulat pour effectuer les démarches de passeport. 

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