En 2019, Sofia Benhadj, alors âgée de seulement 12 ans, devient la plus jeune étudiante à la faculté de médecine de Floride, aux Etats-Unis. Son père évoque sa méthode d’éducation.
Son père, Abd Raouf Benhadj, originaire de Aïn Defla, quitte l’Algérie en 1988, après avoir obtenu son diplôme en informatique de l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene de Bab Ezzouar (USTHB). Il s’installe en Floride, au sud-est des États-Unis.
Il poursuit ses études à l’université de Floride centrale, où il obtient un master en informatique en 1991. Deux ans plus tard, il rejoint la Webster University et en sort avec un MBA en système d’information de gestion en 1995.
Une famille algérienne aux Etats-Unis
Parallèlement, Abd Raouf Benhadj prépare son doctorat en informatique qu’il obtient avec succès en 1996.
La semaine dernière, dans un entretien avec le journaliste algérien Yasser Lorabi, Abd Raouf Benhadj a partagé l’histoire de sa fille, Sofia, et en dit plus sur l’éducation qu’elle a reçue pour entrer à l’université à un si jeune âge.
Grâce à l’éducation qu’elle a eue, elle est en effet entrée à la faculté de médecine de Floride à seulement 12 ans
Abd Raouf Benhadj a une longue expérience dans le monde de la finance, notamment la Bourse, les banques et tout ce qui touche à l’investissement. Sa fortune est estimée à 238 millions de dollars américains.
Le jour de l’entretien avec le journaliste, il confie qu’avec son épouse, ils ont tout misé sur l’éducation pour obtenir de tels résultats.
« Ici, en Amérique, l’éducation de ton enfant n’est pas une affaire du gouvernement, mais une affaire familiale », explique le papa de Sofia, avant de dévoiler les différentes options possibles.
« L’éducation publique, qu’on retrouve dans le monde entier, tel qu’en Algérie, en France et ici, est la première option », poursuit l’expert en finance, expliquant qu’ils ne la valident pas en raison du nombre d’élèves trop élevé par classe.
L’école à la maison
Ensuite, il y a l’éducation privée, que certains parents peuvent se permettre, tandis que d’autres non. Bien qu’ils en aient les moyens, les parents Benhadj l’ont refusée à cause des comportements problématiques de certains élèves.
Il ajoute : « La troisième option est l’éducation religieuse. On est musulmans, donc éducation musulmane. Cependant, après réflexion, l’enfant peut en sortir avec une culture influencée par l’école en question ».
Enfin, la quatrième option et le « seul moyen » efficace pour les parents de Sofia est « l’école à domicile ». « Ici, l’éducation, ça revient aux parents, et non à l’administration ou au gouvernement », précise-t-il.
« C’est un sacrifice quand on a des enfants. Et tous mes remerciements vont à la maman de Sofia, parce qu’elle a sacrifié sa carrière professionnelle », souligne Raouf Benhadj.
Pourquoi ce choix ? Ce dernier explique que, dans une classe de 40 élèves, les enfants ne reçoivent au total qu’« environ 2 heures d’enseignement par jour », alors qu’à la maison, quand l’enfant est seul, « la qualité de l’enseignement » est bien meilleure.
Pour ce faire, les parents se procurent les manuels nécessaires. En fin d’année, un enseignant certifié par l’une des écoles de la ville vient tester leur niveau, qui, pour Sofia, était toujours supérieur à celui des élèves de son âge.
« Mes enfants n’ont jamais vu d’école, de collège ou de lycée », affirme-t-il.
Une fois le temps d’entrer à la « high school » venu, Sofia a dû passer quelques « tests de placement » pour évaluer son niveau, notamment d’anglais, de maths, de chimie et de sciences. Quelque temps plus tard, ils ont eu les résultats et la jeune fille a rejoint la faculté de médecine.
Sofia, qui rêve de devenir neurochirurgienne, n’est pas la seule membre de la famille à avoir rejoint la fac de médecine. D’après le journaliste Yasser Lorabi, son frère Yacine a suivi les pas de sa sœur et est également entré à la faculté de médecine alors qu’il était âgé de moins de 13 ans.