Président du cercle Émir Abdelkader qui réunit les élus franco-algériens, cadre dans une multinationale, mais aussi élu local à Rueil-Malmaison dans la région parisienne: Rafik Temghari a plusieurs casquettes.
Ce père de trois enfants est né et a grandi en Algérie avant de rejoindre la France par amour pour son épouse. Un parcours entre les deux pays qui l’a initié à créer le cercle des élus français d’origine algérienne.
C’est le 10 décembre 2023 que le cercle Émir Abdelkader a vu le jour. Le nom n’est pas choisi par hasard. « On l’a appelé ainsi, car c’est la personnalité algérienne la plus connue à travers le temps et l’espace, pour moi c’est le fondateur de l’Algérie moderne », explique Rafik Temghari.
L’objectif de ce cercle est de réunir les élus français d’origine algérienne, afin de porter la voix des 6 millions de Franco-Algériens. « Il y a environ 10 % sur les 60 millions de Français qui sont d’origine algérienne et c’est très important qu’ils soient représentés aussi dans la politique locale française », soutient Rafik Temghari.
« La création de ce cercle c’est pour dire que nous existons. Beaucoup de Français d’origine d’autres pays avaient ce type de cercle. Il n’y avait que les Algériens qui n’en possédaient pas un », ajoute-t-il.
Actuellement, le cercle Émir Abdelkader est constitué de 160 élus actifs. « Il y a deux boucles Whatsapp, une réservée aux élus et une autre plus ouverte pour la société civile où nous bénéficions de l’expérience de journalistes, médecins, avocats… », poursuit Rafik Temghari.
Les membres du cercle Émir Abdelkader se retrouvent en France, durant des dates clés. Le lieu de rencontre est principalement le Château d’Amboise, un lieu qui n’a pas été choisi par hasard. « Il y a les descendants de l’Émir qui sont enterrés au Château d’Amboise », rappelle-t-il. « Nous célébrons les dates importantes comme le 17 octobre 1961 ».
Les adhérents se réunissent également autour d’un repas annuel pendant le Ramadan. Un événement est également en préparation, mais cette fois-ci ça sera en Algérie pour commémorer les massacres du 8 mai 1945 ayant eu lieu à Kherrata, Sétif et Guelma.
« On souhaite avoir une délégation des élus français qui viennent se recueillir sur la mémoire des chouhada et inviter aussi des amis de l’Algérie », explique Rafik Temghari.
« 6 millions d’Algériens vivent en France, c’est une très grande communauté »
Dotée d’une feuille de route, l’association a pour objectif de travailler sur différentes thématiques. « Nous travaillons sur la mémoire et la promotion des échanges économiques. Dans notre cercle, nous avons les élus qui ont d’autres casquettes d’investisseurs et de chefs d’entreprise. Nous travaillons aussi sur la culture », égrène-t-il.
En plus des objectifs fixés par Rafik Temghari, le Cercle Émir Abdelkader est également porteur d’une tâche principale. « Notre mission, c’est qu’on soit réellement un pont entre les deux rives. Aujourd’hui, nous savons que 6 millions d’Algériens vivent en France, c’est une très grande communauté qui reste liée entre les deux pays », précise-t-il.
Rafik Temghari voit cela comme un devoir et une responsabilité « de faciliter l’installation des Algériens en France et des Français en Algérie ».
Un engouement et un dynamisme pour l’Algérie sont de plus en plus visibles, cela est dû à plusieurs facteurs selon lui. « Depuis l’ouverture du Sahara algérien, il y a énormément de touristes qui sont venus en Algérie. Ils ont été stupéfaits par la beauté et la diversité de la nature, ce sont les meilleurs ambassadeurs ».
Mais aussi la volonté en tant qu’Algérien vivant à l’étranger « d’apporter son expertise et de contribuer au développement de l’Algérie main dans la main avec les résidents », ajoute Rafik Temghari qui pointe la politique de facilitations mise en place par le président algérien Abdelmadjid Tebboune « qui souhaite voir ses binationaux revenir et investir en Algérie ».
Des raisons qui poussent certains à sauter le pas
Rafik Temghari cite trois raisons qui poussent les Algériens de France à revenir s’installer ou investir en Algérie.
La première raison, selon le fondateur du Cercle Émir Abdelkader, c’est, « la météo, en Algérie ». « Il fait beau tous les jours, on se lève le matin, c’est juste extraordinaire et ça n’a pas de prix », affirme-t-il. La deuxième raison, c’est la facilité d’investir ou d’ouvrir une entreprise en Algérie, poursuit Rafik Temghari.
« Grâce à la volonté de l’État algérien, on peut ouvrir une entreprise avec 0 dinar. C’est maintenant que ça se passe, il ne faut pas patienter », recommande-t-il. Il conseille à ceux qui ont des projets de « venir passer du temps en Algérie. Il y a de fortes chances qu’ils réussissent ».
La troisième raison est le sourire et la solidarité des Algériens, selon notre interlocuteur. « Nous voyons des sourires partout. En plus, quand vous avez un problème ou une question à poser, ils vous répondent toujours, vous conseillent et vous orientent. C’est juste extraordinaire ».
Pour Rafik Temghari, la plus grande richesse de l’Algérie réside dans « sa jeunesse ». « Les chiffres parlent d’une population composée de 75 % de moins de 30 ans. Il est important de travailler avec ces jeunes-là, de les écouter et de leur faire confiance ».