Malgré l’interdiction de son importation en France depuis septembre dernier, le succès de la pâte à tartiner algérienne El Mordjene reste visiblement intact auprès des consommateurs. Pour preuve, des contrefaçons de ce produit circulent sur le marché.
Très prisée par son goût et sa texture, la crème aux noisettes grillées de la marque algérienne Cebon avait fait un carton sur les réseaux sociaux et dans les magasins en France l’été dernier et à la rentrée.
Une contrefaçon de la pâte à tartiner El Mordjene en vente à Marseille
Son succès fulgurant a toutefois été stoppé net après l’interdiction de son importation par les autorités françaises. Selon le ministère français de l’Agriculture, l’Algérie ne remplit pas l’ensemble des conditions nécessaires pour lui permettre d’exporter vers l’Union européenne des marchandises contenant des produits laitiers.
Mais auprès des consommateurs français, la pâte à tartiner El Mordjene reste encore très prisée, ce qui a donné naissance à plusieurs tentatives d’imitation par d’autres marques et artisans, et même à des contrefaçons.
À Marseille, les consommateurs peuvent toujours se procurer ce célèbre produit algérien dans certaines épiceries, au compte-goutte et au prix fort. Mais il ne s’agit pas toujours du produit original. Une contrefaçon est actuellement commercialisée sous l’emballage d’El Mordjene.
Selon BFM Marseille, au moins, un magasin à Marseille propose à la vente de la pâte à tartiner El Mordjene contrefaite. « Le clair, c’est le vrai et l’autre, plus foncé, c’est le faux ! Mais sur le bouchon, c’est bien écrit El-Mordjene », a expliqué un commerçant local, en comparant les deux produits sur des photos.
Une contrefaçon commercialisée comme étant fabriquée en Turquie
Il s’avère que cette contrefaçon est vendue comme étant fabriquée en Turquie, pays qui est autorisé à exporter du lait sur le sol français. Mais les autorités françaises auraient pu se rendre compte qu’il s’agissait d’une contrefaçon, vu l’énorme bruit médiatique qu’a suscité le produit algérien.
De plus, le pot du produit original porte clairement la mention « Produit algérien », mais sur le pot de la contrefaçon, cette mention a été découpée. Autre détail, la contrefaçon est proposée à un prix de 9 euros, alors que la crème El Mordjene originale coûte dans les 15 euros le pot.
Sur les pots de la pâte à tartiner contrefaite, en circulation à Marseille, on note également de mauvais chiffres sur le code-barre, une faute d’orthographe dans la liste d’ingrédients et un QR code qui ne renvoie vers rien.
« Les clients ne savent pas. Si un client demande El-Mordjene, il l’achète, mais il ne sait pas si c’est la vraie. Moi, je le dis au commerçant, ce n’est pas bien de faire ça », s’est indigné un client marseillais rencontré sur place.
