Les tensions entre la France et l’Algérie font déjà des victimes collatérales. Une fillette algérienne de huit ans, devant être opérée en urgence dans un hôpital français, s’est vue refuser son visa par le consulat de France à Oran.
Il s’agit d’un refus à « la fois grave et incompréhensible », s’indigne la famille d’accueil qui attend l’enfant Azat Kerzouzi en France, citée ce mercredi 15 janvier par le journal Midi-Libre.
Azat Kerzouzi vit dans la wilaya de Chlef, « dans une famille modeste ».
En 2018, alors qu’elle était âgée de deux ans, elle avait été prise en charge par l’association Espoir pour un enfant, basée à Saint-Jean-de-Védas, dans le département de l’Hérault.
La petite Azat est « victime de la situation politique qui la dépasse »
Azat avait été opérée avec succès au CHU de Montpellier pour corriger une malformation congénitale de la jambe et du pied gauche. Le rendez-vous à l’hôpital a été rendu possible grâce à l’association qui a pris en charge tous les frais de l’opération, qui ne pouvait pas être effectuée en Algérie.
« Espoir pour un enfant » est une association française qui œuvre pour apporter aux enfants les soins nécessaires à leur santé, quel que soit leur pays d’origine. En cas de nécessité d’opérations impossibles dans leur pays, elle prend en charge tous les frais.
La fillette algérienne devait être réopérée en 2020 pour favoriser la croissance de sa jambe. Mais en raison de la crise sanitaire, l’opération avait été reportée à 2021.
Et encore une fois, en raison d’un blocage lié à la crise dite des visas entre la France et l’Algérie, elle n’a pas pu faire le déplacement en France. Azat Kerzouzi a été opérée à Alger en 2022, puis à nouveau en 2024, mais sans succès.
« Le temps presse, car, faute d’opération, Azat risque de perdre sa jambe »
Actuellement, elle doit absolument subir une opération de dernière chance. L’association a planifié cette intervention pour le 28 janvier prochain à l’hôpital de Montpellier avec la même équipe médicale qui l’avait opérée en 2018.
Mais le voyage en France, prévu pour le 18 janvier, se heurte à un refus de visa par le consulat de France à Oran, qui avance comme motif « la non-fiabilité » des informations fournies pour justifier l’objet et les conditions du séjour.
Indignée par ce blocage, Marie-Annick Boiteux, de la famille d’accueil membre de l’association qui prend en charge la petite Azat, estime que cette décision « est à la fois grave et incompréhensible, vu que c’est nous qui avions accueilli Azat en 2018 ».
« Elle a huit ans, elle souffre et se retrouve victime de la situation politique pour des raisons qui la dépassent », ajoute-t-elle, furieuse. « Je veux encore croire que mon appel au secours et à l’humanité de ceux qui gouvernent soit entendu, mais le temps presse, car, faute d’opération, Azat risque de perdre sa jambe ».