Chaque mois de Ramadan, la France accueille des imams algériens pour renforcer les effectifs déjà en activité. Mais cette année, cette procédure suscite déjà une vive controverse auprès de l’extrême droite, compte tenu des relations tendues entre Paris et Alger.
Le ministère français de l’Intérieur a accordé des visas à des imams étrangers, dont des Algériens, qui viendront réciter le Coran dans les mosquées de France durant la période de Ramadan, rapportent des médias français ce mercredi 26 février.
L’extrême droite charge Retailleau à cause des imams venus d’Algérie
Mais dans un contexte de tensions entre la France et l’Algérie, des élus du Rassemblement national ont dénoncé la décision du gouvernement, accusant Bruno Retailleau de jouer à un double jeu avec l’Algérie. Celui-ci a vite répondu pour justifier cette décision.
« Bruno Retailleau autorise encore les imams algériens à venir faire leur ingérence, au mépris des promesses mille fois faites aux Français de les refuser », a accusé sur X le député RN Jean-Philippe Tanguy.
De son côté, Laurent Jacobelli, vice-président du groupe parlementaire du RN à l’Assemblée, a aussi chargé Retailleau pour avoir accueilli des imams algériens, alors qu’il ne cesse de clamer le rapport de force avec Alger.
« Incapable d’expulser les influenceurs algériens, Bruno Retailleau préfère importer leurs imams », a-t-il déclaré, confirmant ainsi l’offensive de cette sphère politique envers l’Algérie. Pour lui, Retailleau qui, auparavant, « parlait comme nous, mais agissait en macroniste », parle désormais « en macroniste et agi en macroniste ».
Bruno Retailleau répond aux attaques du RN, l’accusant de dire « n’importe quoi »
Pis encore. S’exprimant autour de la décision de l’intérieur d’accueillir des imams algériens, le député RN Sébastien Chenu a indiqué « qu’il n’a pas fallu six mois à Bruno Retailleau pour se coucher devant les exigences de l’Algérie ».
En réponse, dans un tweet publié mardi 25 février, le ministre de l’Intérieur a affirmé que « la fermeté migratoire, ce n’est pas dire et faire n’importe quoi », expliquant que la venue de ces Imams « est strictement encadrée depuis des décennies ».
La fermeté migratoire, ce n’est pas dire et faire n’importe quoi. La venue de ces Imams est strictement encadrée depuis des décennies, ils viennent en France le temps du Ramadan et repartent ensuite.
Ma politique, c’est d’une part de faire la chasse aux islamistes, et d’autre… https://t.co/M34SiTxqnW— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) February 25, 2025
Défendant la liberté du culte, le locataire de la place Beauvau ajoute que sa politique est, « d’une part, de faire la chasse aux islamistes », et d’autre part « de renforcer le sentiment d’appartenance à notre communauté nationale chez nos compatriotes musulmans ».
Pour lui, entraver la liberté de culte reviendrait à donner raison aux extrémistes et à désespérer les patriotes musulmans sincères, et ils sont nombreux. « Je refuse de laisser croire que dans la République, il faudrait être un mauvais croyant pour être un bon Français », a-t-il encore ajouté.