À l’approche du mois de Ramadan et de la saison estivale 2025, les préoccupations des membres de la diaspora algérienne liées au transport aérien et maritime reviennent au-devant de la scène. Cette année, une commission d’enquête parlementaire a été réclamée par le député des Algériens de France Abdelouahab Yagoubi.
Les problèmes liés au transport aérien et maritime en Algérie, concernant notamment les prix, la disponibilité des places et les services à bord dans les avions et les bateaux des compagnies qui desservent l’Algérie, sont devenus récurrents ces dernières années, impactant ainsi des millions de voyageurs.
Transport aérien et maritime : face aux problèmes récurrents, le Parlement saisi
Pourtant, auprès des deux compagnies nationales, Air Algérie et Algérie Ferries, la volonté de bien faire les choses ne fait pas défaut. Pour le Ramadan et l’été 2025, les deux compagnies publiques algériennes, qui ont une part importante du marché, ont annoncé des réductions alléchantes en faveur des membres de la communauté nationale à l’étranger.
Mais dans le fond, ces efforts se retrouvent souvent confrontés à des couacs et à des obstacles récurrents de mise en œuvre, ponctués souvent par la disponibilité des places et d’autres problèmes que nul ne peut apparemment situer avec précision.
Pour cette raison, et en sa qualité de député des Algériens de France, Abdelouahab Yagoubi, qui ne cesse de dénoncer chaque année les manquements dans ce secteur, a annoncé, jeudi 6 février, l’introduction d’une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire.
« Le lundi 27 janvier 2025, en ma qualité de représentant de 35 députés à l’APN, j’ai officiellement déposé une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire », a annoncé le député.
« Les coûts excessifs des billets, dont la justification reste floue »
Dans un échange avec notre site, M. Yagoubi a expliqué que la commission d’enquête en question a pour objectif de « faire la lumière sur les difficultés multisectorielles liées au transport aérien et maritime ». Il réclame l’examen de plusieurs points clés.
En premier lieu, la commission d’enquête, si elle est approuvée, examinera la question des « coûts excessifs des billets, qui pèsent lourdement sur les voyageurs et dont la justification reste floue ».
« Lors des débats sur le projet de loi de finances 2022, j’ai démontré que le coût réel d’un billet d’avion (Paris-Alger), basé sur une heure de vol d’un Boeing 737 ou d’un Airbus A320 (6.000 USD, tous frais inclus), ne devrait pas dépasser 70 € par passager sur la ligne Paris-Alger », explique-t-il.
En lien direct avec les prix de voyage jugés trop chers de et vers l’Algérie, le député cite également les conséquences de la fermeture du marché à la libre concurrence, notamment à travers « les accords franco-algériens sur le transport aérien et maritime, qui limitent l’offre et contribuent à l’augmentation des prix ». Le parlementaire réclame la révision de cet accord.
La commission d’enquête proposée aura aussi pour mission d’examiner le niveau des services à bord des avions et des navires, ainsi que dans les aéroports et les ports du pays, « qui reste un sujet de préoccupation majeure en raison des plaintes récurrentes des usagers ».
« Les contrôles souvent perçus comme excessifs et sources de désagréments pour les passagers »
Pour ce qui est de la fluidité de passage des voyageurs dans les aéroports et ports algériens, en particulier sur les réseaux internationaux, M. Yagoubi a aussi cité les « multiples contrôles souvent perçus comme excessifs et sources de désagréments pour les passagers ».
Concrètement, l’objectif est d’identifier les blocages et de proposer des solutions concrètes pour améliorer l’expérience des voyageurs et de garantir un service plus efficace et accessible, explique encore le parlementaire.
« La commission d’enquête parlementaire vise à réaliser une analyse approfondie du secteur du transport aérien et maritime, afin d’améliorer la gouvernance, renforcer la viabilité économique et répondre aux attentes des citoyens algériens, notamment de la communauté nationale à l’étranger », a résumé M. Yagoubi.
À noter que l’Assemblée nationale (APN) n’a pas encore validé le lancement de cette commission d’enquête parlementaire. Le député espère, par ailleurs, qu’elle aboutira avec succès et constituera une étape concrète vers l’identification des dysfonctionnements, la proposition de solutions pratiques et la mise en place de stratégies efficaces.