Après trois jours de stabilité à 245 dinars, l’euro repart à la baisse face au dinar, au marché parallèle de change ce mercredi 25 décembre. Le dollar américain a, quant à lui, enregistré une légère hausse face au dinar dans les cotations parallèles d’aujourd’hui.
Imprévisible et échappant à toute réglementation officielle, le marché noir des devises en Algérie fluctue en fonction de certains critères, dont le principe de l’offre et de la demande.
En temps normal, les changements sont souvent légers et apparaissent clairement sur de longues périodes. Mais en ces derniers jours de l’année 2024, on assiste à une chute libre des valeurs des principales devises en circulation sur ce marché, à savoir l’euro et le dollar.
Après trois jours de stabilité, l’euro reprend le chemin de la baisse
En à peine deux semaines, l’euro a perdu plus de 17 dinars. Ce mercredi 25 décembre, l’euro est proposé par les cambistes du square Port-Saïd d’Alger, plaque tournante du change en noir, à 244,50 dinars l’unité, soit 24.450 dinars pour un billet de 100 euros.
Il s’agit d’une nouvelle baisse qui vient mettre fin à la stabilité constatée depuis le début de la semaine en cours.
Pour le dollar, les cambistes proposent le billet vert, ce mercredi, contre 237,50 dinars, soit 23.750 le billet de 100 dollars, en légère hausse par rapport à hier.
Si certains incombent cette chute de l’euro aux dernières mesures relatives aux devises annoncées récemment par le gouvernement, d’autres parlent d’une situation exceptionnelle qui pourrait ne pas durer.
L’Algérie a, en effet, décidé de porter l’allocation touristique à un montant de 750 euros par an et par personne.
Théoriquement, cette hausse substantielle devra éloigner une importante clientèle du marché parallèle. Ce qui peut effectivement contribuer à la baisse des valeurs des devises.
Un impact de l’allocation touristique et du plafonnement des exportations des devises ?
Toutefois, il est attendu que les modalités d’octroi de cette allocation soient très restrictives. Interrogé mardi 24 décembre par le journal El Moudjahid, un cambiste du square Port-Saïd d’Alger, très au fait de ce marché, explique que, dans ce cas, « l’impact sera minime ».
Pour lui, s’il y a effectivement des restrictions et des obstacles administratifs dans l’octroi de cette allocation, les gens auront toujours besoin des services des cambistes.
L’intervenant souligne aussi que le marché parallèle offre à ses clients des opérations très rapides comparées à celles de la Banque. Il leur permet notamment « de gagner du temps ».
Quant à l’impact de la décision de plafonnement du montant en devise autorisé à la sortie du territoire national à 7.500 euros par an, elle est considérée comme un coup dur pour les commerçants du cabas (les « trabendistes ») qui utilisent exclusivement le marché noir des devises.
En plus de cette limitation, le durcissement des contrôles douaniers au niveau des aéroports et des ports peut aussi réduire l’activité de ce commerce, privant ainsi le marché noir de change d’une autre importante clientèle. Ceci peut aussi expliquer la baisse des valeurs de l’euro et du dollar sur ce marché.
Toutefois, le caractère imprévisible du marché parallèle des devises ne permet guère de parler avec certitude sur les raisons ayant entraîné la dégringolade des principales devises.
Dans tous les cas, ces deux mesures, à elles seules, ne vont certainement pas éradiquer ce marché, car sa clientèle est beaucoup plus large. Elles peuvent juste réduire un peu l’écart avec le marché officiel.