Au moment où l’immigration clandestine algérienne est au cœur de vives polémiques en France, un réseau d’aide au séjour irrégulier mené par des Algériens a été démantelé par l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM).
Les éléments du réseau fournissaient de faux documents aux sans-papiers pour régulariser leur situation et obtenir des titres de séjour.
Selon Europe 1, qui rapporte l’information ce lundi 13 janvier, l’enquête a démarré en mars 2023, lorsque des douaniers allemands ont informé la police française de la découverte de dix faux documents français dissimulés dans des sacs à main.
Le faussaire d’origine algérienne, très intégré dans « le milieu algérien » arrêté
Cette découverte a été faite à l’aéroport de Cologne. Les sacs à main contenant ces documents ont été placés dans deux colis en provenance de Turquie et à destination de la France. L’adresse de livraison est située à Bobigny en Seine-Saint-Denis.
Le parquet territorialement compétent avait donc autorisé les enquêteurs français de surveiller l’adresse située dans le département. Les investigations ont permis d’identifier le destinataire des colis contenant les faux documents en provenance de Turquie.
Et c’était un ressortissant algérien en situation irrégulière, très connu des services de police pour des affaires de fraude documentaire, précise le même média. Selon l’enquête, ce dernier était constamment sollicité par des clandestins en quête de papiers.
Ce ressortissant était en contact avec des rabatteurs de clients et des faussaires. Il procurait à ses clients des identités fictives ou usurpées, des comptes Uber, des sociétés et même la possibilité de bénéficier d’aides financières de différents organismes sociaux, dont l’Urssaf.
Placés sous contrôle judiciaire, les 5 membres de ce réseau seront jugés prochainement
En décembre dernier, les enquêteurs de l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) ont identifié quatre membres de ce réseau et ont récupéré neuf documents contrefaits lors des perquisitions. Ces quatre individus ont été arrêtés et placés en garde à vue.
Mardi 7 janvier, le cinquième et dernier membre de ce réseau s’est présenté de son plein gré aux enquêteurs. Selon des sources policières citées par Europe 1, il a reconnu « a minima » les faits qui lui sont reprochés.
L’ensemble des membres de ce groupe sont actuellement remis en liberté provisoire et placés sous contrôle judiciaire. Ils sont tous convoqués par le tribunal de Bobigny pour être jugés dans les prochains mois.